Notre rapport à l’argent en dit long sur nous

Hintigo Author 07 Août, 2015 - 11:23 img placeholder 1
Notre relation à l’argent – notre façon de le dépenser ou de l’économiser – en dit long sur notre personnalité. Support de nos fantasmes inconscients, il est le nerf de la guerre entre nos désirs et la réalité. Une zone à pacifier.

Besoin d’un conseil ? Demandez de l’aide à un professionnel Notre rapport à l’argent – notre façon de le dépenser ou de l’économiser – en dit long sur notre personnalité. Support de nos fantasmes inconscients, il est le nerf de la guerre entre nos désirs et la réalité. Une zone à pacifier. Les problèmes de rapport à l’argent sont souvent méconnus parce que l’on estime à tort que le manque d’argent est exclusivement causé par des circonstances externes telles que la crise, ou encore le chômage, pour lesquelles la fatalité et donc l’impuissance semblent acquises. En réalité, les facteurs internes et psychologiques, de mauvaise relation à l’argent sont d’autant plus ignorés qu’ils sont bien souvent inconscients. Prenons ensemble un peu de recul. Au delà des perceptions de chacun, tâchons de mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons ainsi que nos propres comportements. Un gestionnaire de fortune avisé pourrait vous le dire. Se mouvoir dans un environnement patrimonial en fonction des règles juridiques et fiscales est une chose, connaître son rapport intime à l’argent permet de mieux anticiper ses placements. A cet égard, tout gestionnaire de fortune quel qu’il soit devrait aborder les choses voire l’avenir de manière pragmatique, curieuse et lucide.

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Soyons pragmatique et dépassons nos fantasmes

Jésus aurait dit « Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon » (Le dieu de l’argent). Il y aurait donc un choix à faire entre deux maîtres. La dévotion ou l’argent ? Le bien ou le mal ? Une opposition comparable à l’Etre ou l’Avoir. Il serait pour certains honteux si ce n’est dangereux de posséder. Alors que pour d’autres, les biens pourraient tout aussi être le signe de bénédiction divine. Selon Daniel Marguerat, auteur du livre « Dieu et l’argent », « parler d’argent, ce n’est pas parler d’un objet distant mais de soi, de son rapport à lui ; cela nous fait remonter dans notre histoire.» En l’occurrence, il conviendrait de nous interroger. Que disait-on de l’argent lorsque nous étions enfant ? Quels discours et attitudes accompagnaient le geste de nos parents ou grands-parents lors de la remise d’une pièce ou d’un peu d’argent de poche ? Ces consignes reçues de l’enfance nous prédisposent certes, mais nous ne sommes pas pour autant exclusivement conditionnés par la vision des autres, quand bien même celle-ci demeure fortement ancrée dans nos esprits. Il y a un savoir intuitif de l’argent et donc un risque à ce qu’il nous gouverne inconsciemment. Il peut potentiellement nous faire sacrifier notre santé, notre famille, nos principes. Il peut être une puissance quelque peu deshumanisante. Bien souvent, il nous faut reconstruire notre histoire avec l’argent. Ou du moins la choisir. Une fois adulte, la question cruciale n’est pas tant ce que nous faisons de l’argent mais ce que l’argent fait de nous. La relation à l’argent se forme par l’expérience dans la famille, avec les proches, dans la société. On ne reçoit généralement aucune éducation formelle à l’argent. C’est un sujet ignoré de l’éducation nationale, et bon nombre le considère comme étant un sujet tabou. Les problèmes de relation à l’argent sont souvent aggravés par les médias qui entretiennent des fantasmes sur l’argent ou encore les riches. A nous de nous interroger sur ce qui est bien, juste et raisonnable, mais ne nous méprenons pas sur ce qui relève de la morale et de l’éthique. La première induit une notion d’obéissance et de fidélité. La seconde instaure un libre arbitre fondé sur le respect de nos propres valeurs. Or ce qui fonde la valeur est l’expérience personnelle. Analysons ainsi notre propre rapport à l’argent.

Soyons curieux et comprenons nous nous-même

Nous l’avons compris, l’inscription des modèles parentaux dans l’enfance peut marquer à vie. Si les parents ont un rapport normal à l’argent, l’enfant devenu adulte a toutes les chances d’entretenir des relations saines plus tard avec ses sous. En revanche, si son enfance s’est déroulée dans un contexte de pénurie, de faillites, d’arrivées intempestives d’huissiers, de conflits financiers, ou au contraire de prodigalité excessive, l’adulte sera fortement influencé par ces schémas parentaux, en les reproduisant ou en réagissant tout du moins en fonction. Généralement, pour connaître une nouvelle expérience avec l’argent, il faudrait une rupture dans nos croyances et habitudes, un fait générateur qui nous interroge sur la valeur des choses, comme un décès, une faillite, un héritage ou un gain conséquent. Il est cependant possible de s’interroger en amont. Pourquoi tant de riches pingres et de pauvres dépensiers ? Probablement parce que notre relation à l’argent ne dépend pas de nos revenus mais de notre personnalité. En outre il existe de nombreux profils pathologiques tels que :

  • L’anorexie financière : incapacité à gagner de l’argent voire à le dépenser
  • L’avarice : incapacité à faire circuler l’argent.
  • La dépense compulsive : incapacité à conserver l’argent.
  • L’obsession financière : incapacité à oublier le besoin de gagner de l’argent.

D’ailleurs, votre relation à l’argent détermine également vos relations avec la banque. Trois profils de clients peuvent ainsi être dépistés :

  • Le confiant : pour lui, l’argent est un outil. Il accepte donc naturellement de payer les services qu’offre sa banque s’ils lui permettent de mieux utiliser cet outil. Après tout, la banque reste une entreprise comme les autres.
  • Le prudent : il considère que l’argent est une sécurité et la banque, un gardien. Le banquier n’est plus un simple commerçant, il est le bon père de famille qui doit protéger ses petits.
  • Le critique : il est catégorique, l’argent n’est qu’un moyen d’exploitation des autres. Toujours soupçonné par son client, le banquier devra alors adopter une démarche pédagogique pour calmer, à force d’explications, les conflits latents.

Soyons lucide et proactif pour un meilleur rapport à l’argent

Dans l’hypothèse où votre rapport à l’argent serait problématique, il conviendrait d’arriver à faire le lien entre ces problèmes financiers, vos croyances et leurs sources psychologiques afin de mieux gérer votre argent. En l’occurrence il s’agit de travailler sur deux aspects, le psychologique et le pratique pour dépasser vos difficultés. D’après Philippe Geffroy, coach en la matière, les problèmes d’argent ont, naturellement des causes externes, mais ils ont des causes internes, sur lesquelles l’individu peut agir et ainsi améliorer significativement son bien-être.

Les principales étapes seraient de :

  • Diagnostiquer ses problèmes d’argent et les problèmes sous-jacents. Il s’agit de regarder ses problèmes en face et de faire le point sur ses croyances, et leurs implications factuelles.
  • Retravailler sa programmation mentale. Il s’agit de créer de nouvelles associations au niveau mental, émotionnel et même physique. Par exemple, on peut travailler sur sa situation financière idéale, imaginer quel serait son mode de vie. On réalise alors généralement que l’idéal n’est pas nécessairement hors de portée.
  • S’éduquer à la gestion de l’argent. Le travail psychologique ne suffit pas. Pour sortir des problèmes d’argent, il faut aussi faire un travail pratique d’éducation ou de rééducation et apprendre concrètement à gérer son argent.

Il pourrait ainsi être utile:

  • Pour les dépensiers compulsifs : d’apprendre à tenir un budget, de mettre en place des virements automatiques sur un compte épargne, de trouver de nouveaux passe-temps que de faire les magasins en période d’ennui ou de déprime passagère.
  • Pour les anorexiques financiers : d’apprendre à se faire inviter, à recevoir des cadeaux, d’augmenter son estime de soi, de comprendre la valeur de l’argent, et de ne pas hésiter à s’accorder de petits plaisirs.
  • Pour les personnes qui sont dans l’avarice : de sortir faire des petites dépenses d’argent, d’expérimenter de nouvelles sensations en offrant peut-être à d’autre que soi, pour comprendre au final que l’argent n’est pas une réponse à l’insécurité de l’existence.
  • Pour les obsédés de la réussite financière: de prendre conscience de l’usage de leur temps. Les accrocs à la réussite ne se rendent pas toujours compte de l’emprise du travail dans leur quotidien. Il faudrait donc les ramener à la globalité de leur vie. N’ayant pas à proprement parlé de « problème d’argent », ils peuvent toutefois être plus facilement sujets au burn-out.

Si l’on veut tenter de comprendre ses rapports à l’argent, il est donc important de se pencher sur son passé, son enfance, son éducation, et pourquoi pas, de se faire aider par une thérapie.

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