Solliciter un crédit est une chose, l’obtenir, à des conditions financières intéressantes en est une autre. Pour les seniors, obtenir un prêt au meilleur taux est plus difficile que pour un jeune actif. Différentes raisons expliquent ce constat. Les connaître peut aider à mieux cibler ses recherches. On fait le point sur le prêt pour les seniors.
Prêt senior : quel est l’enjeu ?
Il n’y a pas d’âge pour avoir des projets. Que ceux-ci soient conséquents (projet d’achat immobilier, de rénovation, etc.) ou un peu moins (voyage, achat onéreux, etc.), leur réalisation peut être conditionnée par l’obtention d’un crédit. Pour un senior, obtenir un prêt est plus compliqué du fait du niveau de risque plus élevé que la banque prend en prêtant de l’argent. Inactivité professionnelle ou cessation proche, santé plus fragile, veuvage, … de nombreux motifs peuvent justifier ces réticences.
Le risque de non remboursement que vont prendre les établissements prêteurs vont donc devoir être compensés et ce sera par exemple par la majoration du taux d’intérêt, l’exigence de garanties plus importantes, etc.
Le prêt senior sera donc in fine plus coûteux et peut sensiblement compromettre la concrétisation des projets.
Comment obtenir un prêt sénior au meilleur taux ?
Tout d’abord, il faut savoir que lorsque l’on compare des offres de crédit, il faut se baser sur le taux annuel effectif global (TAEG). Seul cet indicateur renvoie au coût réel final du crédit pour l’emprunteur. Il intègre le taux d’intérêt bien sûr, mais également les frais de dossiers, assurances éventuelles, etc.
Pour avoir une vue d’ensemble du marché du crédit destiné aux seniors et ensuite faire son choix parmi les offres proposées, rien de mieux que de prendre le temps de comparer les offres dans leur coût mais également dans leur contenu. Pour cela, les comparateurs en ligne seront les meilleurs alliés ! Les seniors ne sont pas tous familiers des outils internet et peuvent même y être réticents. Ce sera l’occasion de demander de l’aide à ses enfants ou petits-enfants, histoire d’obtenir un 1er chiffrage.
Pour ceux qui préfèrent rester dans les circuits « traditionnels », des demandes de devis peuvent être sollicitées directement auprès des établissements financiers.
A savoir : des courtiers se sont spécialisés dans la recherche de prêts seniors et peuvent faire gagner un temps certains dans les démarches.
Les facteurs qui comptent dans le coût du prêt sénior
Pour les crédits à la consommation, ou autres prêts personnels de faible montant, le fait que le client soit senior influencera un peu moins le coût de l’emprunt.
Pour les crédits immobiliers en revanche, certains facteurs vont peser dans la balance et fortement impacter le TAEG. Les trois principaux sont :
1. La durée du crédit
Plus le crédit sera court, moins il sera cher, les risques en termes de remboursement étant considérés comme mathématiquement moins importants pour l’établissement prêteur.
2. Le montant de l’apport personnel
Comme pour tout prêt, faire un apport personnel rassure la banque. Au-delà du gage de solvabilité, l’apport personnel réduit le montant de l’emprunt et permet donc d’y accéder plus facilement. A titre indicatif, il est recommandé de pouvoir apporter l’équivalent de 30% de la somme demandée
3. Les garanties apportées.
Sécuriser le prêt senior par des garanties est essentiel. Celles-ci peuvent être très diverses (garanties hypothécaires, etc.).
L’hypothèque
Obtenir un prêt immobilier sera facilité si l’emprunteur choisit d’hypothéquer un bien immobilier en cours d’acquisition ou déjà acquis. L’établissement bancaire est ainsi sûr de récupérer les fonds prêtés. En cas de défaillance de l’emprunteur, il pourra saisir et vendre le bien.
La mise en gage son contrat d’assurance vie
Le client qui dispose d’un contrat d’assurance-vie pourra le mettre en gage afin d’obtenir que la banque accepte de prêter le montant placé. Un point de vigilance cependant : en cas de décès, la banque récupèrera les sommes prêtées et les héritiers de fait n’auront plus grand-chose…
Quel âge limite pour un prêt immobilier ?
Le prêt immobilier classique, contracté auprès des banques traditionnelles, nécessite non seulement un apport personnel mais aussi une situation professionnelle stable pour garantir le remboursement. Ainsi, il est quasiment impossible d’y souscrire passé un certain âge : la durée moyenne d’un crédit étant de 20 ans, et tous les emprunteurs ne sont pas logés à la même enseigne en matière de santé…
Souscrire un prêt bancaire à partir d’un certain âge peut se révéler compliqué, notamment du fait des contraintes liées au montage du dossier d’assurance évoqué ci-dessus. Il est donc recommandé de passer par un courtier en crédit qui aidera au montage du dossier. Bien que ce service soit payant (aux alentours de 2% du montant du prêt), cet intermédiaire est un atout certain pour négocier avec les banques.
L’assurance emprunteur : la clé du succès !
Les banques et les compagnies d’assurance se sont peu à peu adaptées au vieillissement de la population et des offres spécifiques sont apparues pour que les seniors puissent emprunter jusqu’à 80 ans. Toutefois, comme n’importe quel crédit, il n’existe pas de crédit sans assurance et c’est souvent là où réside le problème.
L’assurance emprunteur a pour objet de garantir le remboursement du capital emprunté en cas de défaillance (décès, invalidité) de l’emprunteur. Son cout sera majoré en fonction de paramètres personnels de l’emprunteur (âge, santé, etc.).
Passé 60 ans, les clients doivent remplir un questionnaire médical, passer une visite médicale voire prévoir une déclaration de risques.
Cette pratique est parfaitement légale. En effet, si l’article 225-2 interdit de soumettre un service à l’âge d’une personne, à son état de santé ou son handicap (la discrimination à l’âge est passible de trois ans d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende), l’article 225-3 du même code autorise le professionnel à refuser si son métier consiste à prévenir les risques de décès, d’incapacité ou d’invalidité. C’est sur ce volet que peuvent jouer les assurances pour refuser un prêt bancaire.
L’une des solutions, c’est recourir à l’AERAS. Sous cet acronyme, une réalité, qui signifie s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé. Il s’agit d’une convention signée par les fédérations professionnelles et qui a pour objet de faciliter l’accès à l’assurance et à l’emprunt des personnes ayant eu de graves problèmes de santé. Avant de chercher un prêt immobilier, plusieurs devis d’assurances emprunteurs seront établis auprès des assurances ou des établissements bancaires.
Synthèse des étapes clés pour obtenir un prêt après 60 ans
- Préciser son projet pour calculer ses capacités de remboursement et le montant à emprunter (cette étape permettra également de déterminer la nature du crédit à mobiliser : crédit affecté ou non, etc.)
- Comparer les offres en utilisant les variables d’ajustement identifiées (durée du crédit souhaitée, apport personnel, etc.)
- Sélectionner une ou plusieurs offres, si besoin via un courtier spécialisé
- Négocier les conditions tarifaires an apportant les garanties nécessaires à l’obtention du meilleur taux.
Prêt sénior refusé : que faire ?
Si obtenir un prêt sénior se révèle plus compliqué que prévu, et si les refus se multiplient, il faudra se poser la question de la solidité du dossier. Si les établissements financiers refusent de prêter des fonds, c’est peut-être parce que l’emprunt peut mettre en péril la santé financière de l’emprunteur.
Enfin, au-delà du prêt immobilier classique, il existe certains crédits qui se contractent sans limite d’âge et permettent d’obtenir même un prêt après 80 ans. C’est le prêt hypothécaire viager. Plus il est contracté à un âge avancé, plus son montant sera important.
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