Choisir entre PEL ou CEL est une décision qui se réfléchit car ces deux produits d’épargne ne visent pas les mêmes projets. Focus sur les stratégies visées et sur l’intérêt de souscrire ces contrats d’épargne logement suite aux dernières évolutions.
Quand on parle d’épargne logement, on a tendance à cibler les supports de référence en la matière, soit le PEL ou le CEL. Initialement produits privilégiés par les épargnants, leurs dernières évolutions leur ont fait perdre de la vitesse. Que choisir entre les deux ? Aujourd’hui, est-ce encore intéressant de recourir à ces comptes épargne ?
PEL ou CEL : quelles différences ?
Ce qui les rapproche
Le plan épargne logement (PEL) et le compte épargne logement (CEL) s’inscrivent dans le même objectif : être un support d’épargne ouvert à tous permettant de capitaliser en vue de l’acquisition d’un logement ou de la réalisation d’un projet immobilier (travaux etc.).
À ce titre ces deux produits financiers :
- sont rémunérateurs pour l’épargnant via le taux d’intérêt appliqué aux sommes placées (voir ci-après)
- permettent l’accès à un crédit à un taux prédéterminé par le législateur.
Les CEL et PEL ouverts avant le 1er janvier 2018 offrent en outre à leurs titulaires la possibilité de toucher une prime d’état pour les accompagner dans leur projet immobilier.
Ce qui les distingue
Si la finalité du PEL et du CEL est la même, leurs modalités de fonctionnement sont sensiblement différentes.
La disponibilité des sommes placées
La différence majeure réside dans le fait que le PEL est un compte sur lequel les sommes placées sont bloquées, et donc inaccessibles pour l’épargnant pendant une durée minimum de 4 ans.
Le CEL est un compte d’épargne sur lequel les fonds restent accessibles.
Les plafonds de placements et taux de rémunération
Le montant maximal des sommes pouvant être placées sur ces deux comptes d’épargne logement sont fixées respectivement à :
- 61 200 euros pour le PEL
- 15 300 euros pour le CEL
Par ailleurs, le taux d’intérêt appliqué à ces sommes est fixé à :
- 1% brut par an pour le PEL soit 0,70% net
- 0,5% brut par an pour le CEL soit 0,35% net.
Obligation de versement
Enfin, dans le fonctionnement global de ces deux dispositifs, les conditions d’alimentation du compte n’imposent pas les mêmes obligations à l’épargnant :
- si dans le cadre du PEL, des versements périodiques (mensuels, trimestriels ou semestriels) permettant d’atteindre au moins 540 euros par an sont imposés à l’épargnant
- ces versements sont libres dans le cadre du CEL dès lors que ce dernier verse a minimum 75 euros. Il n’y a pas de versement périodique imposé.
Deux placements intéressants ?
PEL et CEL ont été mis en place initialement afin d’inciter à l’épargne logement puis à l’acquisition immobilière.
Les comptes ouverts avant le 31 décembre 2017 présentent encore quelques avantages comme :
- la conservation du taux de rémunération des sommes placées applicable à l’ouverture du compte
- le bénéfice d’une prime d’état pouvant aller jusqu’à 1 525 euros pour le PEL, 1 144 euros pour le CEL
- l’assujettissement des intérêts aux seuls prélèvements sociaux.
Depuis le 1er janvier 2018, les atouts de ces deux supports ont du mal à faire concurrence aux produits plus atypiques comme l’assurance vie, l’achat de parts sociales (SCPI,…), les PEA, etc.
En effet, les épargnants de 2018 :
- ne bénéficient plus de la prime d’état
- voient le taux de rémunération des sommes placées sensiblement diminué (pour rappel le livret A propose un rendement net de 0,75%)
- sont assujettis à la Flat tax (prélèvement forfaitaire unique) de 30% sur les sommes perçues au titre des intérêts.
Le PEL rapporte ainsi 0,70% nets après déduction de la Flat tax, passant ainsi en dessous du taux de rendement du livret A. Tout ceci en contrepartie de sommes qui sont bloquées en ce qui concerne le PEL.
A savoir : les titulaires de comptes PEL ou CEL antérieurs à 2018 continuent cependant de bénéficier des avantages applicables au moment de la souscription de ces contrats.
Qu’il s’agisse du CEL ou du PEL, ces produits financiers donnent accès à un taux d’emprunt pour des achats immobiliers qui est réglementé. Le CEL permet ainsi d’accéder à un prêt pouvant aller jusqu’à 23 000 euros à un taux de 2 %, tandis que le PEL ouvre droit à un taux de 2,2 % sur une somme empruntée pouvant atteindre 92 000 euros.
Épargne logement et projet de l’épargnant
PEL et CEL constituent aujourd’hui deux dispositifs d’épargne qui peuvent être utilisés pour se constituer une épargne de précaution, sans nécessairement être fléchés vers un projet immobilier.
Il faut savoir cependant que CEL et PEL répondent bien à deux logiques de placement différentes.
Le placement via le CEL reste dans une optique de disponibilité des fonds et donc dans un projet d’épargne à court terme (18 mois de placement seront néanmoins nécessaires avant de pouvoir solliciter l’emprunt)
Le placement via le PEL s’inscrit dans une stratégie à plus long terme car les sommes ne sont pas accessibles. Tout retrait anticipé entraîne la clôture du plan d’épargne et la suppression de l’ensemble de ses avantages.
A lire aussi :