Une voiture ou chaudière qui tombe en panne, un achat non budgété, des soins ou des études à financer …. Disposer d’une épargne de précaution est fort utile cas de coup dur ou de frais imprévus, mais dans le flot des dépenses quotidiennes, il est parfois difficile de réussir à se constituer cette réserve. Comment procéder ? Quelle forme doit prendre cette épargne de sécurité et quel montant est préconisé ?
Le principe de l’épargne de précaution
Parler d’épargne de précaution, c’est parler d’un matelas de sécurité financière accessible en cas de besoin. En d’autres termes, l’argent épargné doit être disponible (c’est-à-dire non bloqué) et, si possible, être isolé des comptes bancaires mobilisés au quotidien pour les dépenses courantes.
Devront ainsi être privilégiés les supports financiers comme les livrets d’épargne de type Livret de développement durable et solidaire (LDDS), livret d’épargne populaire (LEP), livret A.
L’objectif est bien de pouvoir accéder à une somme d’argent de façon réactive, ceci permettant d’éviter de recourir à l’emprunt que celui-ci prenne la forme d’un crédit bancaire, ou d’un emprunt entre particuliers.
Les supports classiques pour épargner
Parmi les supports classiques de l’épargne de précaution, figurent donc les livrets non imposés. Epargner sur ces supports permet :
- D’isoler les sommes capitalisées
- De sécuriser les sommes placées (le risque financier est nul sur ces produits financiers)
- De percevoir quelques intérêts sur les sommes placées
Le livret A permet par exemple de percevoir des intérêts sont exonérés d’impôts et de prélèvements sociaux sur des dépôts pouvant aller jusqu’à 22 950 €. La rémunération de ce placement reste néanmoins relativement faible (0,75 % du capital).
Pour les ménages les plus modestes, le livret d’épargne populaire (LEP) est une alternative un peu plus intéressante. La rémunération est légèrement supérieure à celle du livret A (actuellement fixée à 1,25 %), mais le plafond du montant du placement est plus bas : 7 700 € de dépôt hors capitalisation des intérêts.
A savoir : pour vérifier son éligibilité à ce dispositif d’épargne, il convient de se rapprocher de son établissement bancaire en prenant soin de se munir de son dernier avis d’imposition ou de son ASDIR.
Les supports moins souples mais plus rentables
Il est également possible de se constituer une épargne de précaution sur des supports plus rémunérateurs, mais plus risqués en ce qui concerne la garantie du capital, si celui-ci n’est pas placé sur un fond euros.
Ce sera le cas notamment de l’assurance vie, du plan d’épargne en actions (PEA), etc.
L’intérêt de ces supports pour se constituer une épargne est incontestable, cependant, la mobilisation des fonds sera moins souple que sur les produits financiers plus classiques comme les livrets. En effet, les fonds sont généralement bloqués pendant une durée prédéterminée. Les déblocages anticipés entraînant un poids fiscal plutôt dissuasif.
Comment faire pour épargner au quotidien ?
La méthode la plus simple pour mettre de l’argent de côté de façon régulière consiste à considérer l’épargne comme une « dépense » incompressible entrant dans le budget domestique mensuel.
Mettre en place des versements automatiques mensuels vers le support d’épargne pourra être la bonne démarche. Ces versements peuvent également être complétés par les primes ou autres rentrées d’argent imprévues : flécher les recettes imprévues pour les dépenses imprévues futures alimente l’épargne de précaution sans entamer le budget quotidien.
Le point de vigilance et la clé de la réussite de ces démarches d’épargne est de ne pas utiliser les fonds placés pour des dépenses qui ne seraient pas fondamentales.
Epargne de précaution : un montant conseillé ?
Par définition, il est difficile de prévoir et donc de chiffrer l’imprévu. L’épargne de précaution pourra ainsi se révéler suffisante ou non, en fonction des aléas financiers auxquels il faudra faire face.
Le montant idéal affecté à l’épargne de précaution dépendra du niveau de vie de chacun, de sa situation personnelle et familiale, et bien évidemment financière.
En fonction de ses revenus et de ses dépenses courantes, chacun définit combien il peut verser chaque mois sur le support choisi. Pour que cette épargne de précaution soit pérenne et n’affecte pas l’équilibre du budget domestique, il est conseillé de fixer un montant d’épargne raisonnable. Un versement de 5 à 10 % de sa rémunération permettra déjà d’aboutir à un montant correct.
PEE : une bonne option pour l’épargne de précaution ?
Le PEE est un dispositif d’épargne intéressant pour ceux qui souhaitent capitaliser sur un compte hors de leurs supports quotidiens.
Qui plus est, le PEE est principalement alimenté par des ressources externes et par principe non budgétées par les ménages (primes de participation aux résultats de l’entreprise).
En cela, le PEE constitue un placement financier intéressant. Cependant, les fonds placés sont indisponibles pendant une durée de 5 ans. Les cas de déblocages anticipés sont strictement énumérés et limitent la mobilisation des fonds.
Ainsi les sommes placées peuvent remplir la mission d’une épargne de précaution mais uniquement pour les cas visés par le législateur (travaux, achat immobilier, …) ou lorsqu’un évènement particulier (mariage, PACS, etc.) permet au titulaire d’accéder aux sommes placées.
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