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La dette publique de la France est le marronnier des débuts d’année.
Derrière les milliards d’euros, à quoi correspond ce montant et pourquoi est-il présenté comme si riche en enjeux ?
A quelles dépenses correspond la dette publique de la France ?
Quand on parle de dette publique de la France, cela renvoie à l’ensemble des emprunts souscrits par l’Etat pour assurer le fonctionnement des administrations publiques, des organismes de protection sociale, etc. Tous les Etats sont endettés à ce titre mais certains, plus que d’autres. La France est présentée comme un mauvais élève à l’échelle européenne, mais il en va de même de la Belgique, de l’Espagne, etc., l’Etat le plus endetté à l’échelle européenne étant la Grèce.
La dette publique de la France était estimée par l’Insee à près de 2.2 milliards d’euros en 2015. Généralement, cet endettement est lu en référence au PIB du pays, c’est-à-dire par rapport à la production de richesses. Par cette clé de lecture, la dette publique atteint 96.9% du PIB. En d’autres termes, l’endettement de la France approche le niveau national de richesses produites.
Quels sont les enjeux ?
Prise de façon isolée, l’importance de la dette publique d’un pays n’a qu’un impact à l’échelle nationale sauf si ce pays est en état de cessation des paiements (c’est-à-dire qu’il ne peut plus rembourser ses dettes) et que certains de ses créanciers sont des opérateurs économiques étrangers.
Cependant, au sein de l’Union Européenne, la dette publique nationale relève des « critères de convergence » : lors de la signature du Traité de Maastricht en 1992, les Etats se sont engagés à ce que leur dette publique n’excède pas 60% de leur PIB. Dès lors que ces engagements ne sont pas tenus, s’enclenche une chaine de négociations tant financières que diplomatiques, susceptibles d’aboutir à des plans d’austérité (comme ce fut le cas pour la Grèce, le Portugal par exemple).
Quelles pistes pour réduire cette dette ?
Les comptes d’un Etat fonctionnent sur le même principe que le compte bancaire d’un particulier : pour moins dépenser et pour rembourser un emprunt, il faut augmenter ses ressources ou limiter les sorties de fonds. C’est la raison pour laquelle la question de la réduction des dépenses publiques suit toujours de près les débats autour de la dette publique de la France.
Attention ! La relance de la croissance, en augmentant le PIB, relativiserait le poids de la dette, sans la diminuer.
Enfin, pour combler la dette publique de la France, l’Etat procède par exemple annuellement à la vente d’une partie de son patrimoine immobilier, tout en sachant que ces opérations financières ne doivent pas aboutir à la création d’un besoin à moyen terme qui viendrait grever la dette a posteriori !
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