Difficilement détectable pour un adulte, le harcèlement scolaire peut prendre la forme d’une violence verbale, psychologique mais aussi physique : menaces, humiliation, insultes, chantage, racket… En France, un collégien sur 10 a déjà été victime. Quels sont les signes d’alerte ?
harcèlement scolaire : les signes qui doivent alerter
Le harcèlement scolaire commence souvent entre le CE2 et le CM2, voire dès le CP ! Il est primordial d’arrêter ce supplice dès l’école primaire, afin d’en éviter la reproduction au collège, au lycée et en études supérieures. Voici quelques signes à prendre au sérieux.
Votre enfant semble tout le temps fatigué, anxieux, sur le qui-vive. A l’école, ses professeurs évoquent des problèmes de concentration et d’attention. Il n’a plus d’aussi bonnes notes qu’avant. À la maison, il a un rapport à la nourriture compliqué. Il s’endort tard, fait des cauchemars et est irritable dès le matin.
Depuis plus de quinze jours, votre progéniture fait l’école buissonnière et refuse catégoriquement d’aller à la cantine.
Votre enfant n’a pas d’amis de son âge. Isolé, il n’invite jamais ses camarades de classe à la maison et évite de fêter son anniversaire. Triste et seul, il n’a envie de rien.
Il passe tout son temps sur les réseaux sociaux et téléphone dans sa chambre jusqu’à tard dans la soirée. Le harcèlement scolaire prend beaucoup d’ampleur avec les réseaux sociaux et les téléphones portables.
Autre signe : ses affaires personnelles sont souvent dégradées. Il revient de l’école avec un cahier de correspondance déchiré, des taches d’encre sur ses livres scolaires, un pull déchiré…
L’enfant est souvent touché par le harcèlement scolaire lorsqu’il est le plus faible. Un déménagement, une puberté difficile, une particularité physique, la violence conjugale, un divorce ou la reprise de travail d’un des deux parents auparavant très souvent à la maison…Il est important de parler à votre enfant afin de le préparer au mieux au changement.
Échanger avec son enfant est primordial. Le plus efficace est d’évoquer la possibilité du harcèlement scolaire de manière indirecte. N’hésitez pas à faire appel au numéro vert national « Stop harcèlement » : l’appel est gratuit au 0808 807 010, du lundi au vendredi de 9 heures à 18 heures.
Si vous avez l’habitude d’être un parent très exigeant, essayez de placer la barre moins haute pour votre enfant. Ce dernier aura moins peur de vous décevoir, et sera davantage lui-même à l’école.
Mettre en place des règles de bonnes conduites en famille, empêchant les appels téléphoniques après 19h00 et l’utilisation d’internet après 21h00, peut calmer la dépendance de votre enfant et sa présence sur les réseaux sociaux.
Que faire en cas de harcèlement avéré ?
Tout d’abord il faut rassurer votre enfant, lui montrer votre protection et compréhension. Ensuite vous pourrez rencontrer le médecin ou l’infirmière scolaire. Si la situation est trop avancée, vous pouvez envisager l’enseignement à domicile.
Rencontrer le chef d’établissement peut calmer les tensions, mais il arrive que l’établissement fasse culpabiliser les parents plutôt que d’admettre son erreur. Dans ce cas, le numéro vert « Stop harcèlement » peut vous mettre en contact avec les référents « harcèlement » de chaque académie.
Plutôt que de proposer à votre enfant de rencontrer un psychologue ou un médecin, évoquez une activité de relaxation ou un sport de défense comme l’aïkido. Votre enfant retrouvera confiance en lui et sera en conséquences davantage respecté.
Si le harcèlement est très grave, il est possible de déposer une plainte judiciaire.
A noter : jusqu’à aujourd’hui, les condamnations concernent essentiellement le cyber-harcèlement, les traces constituant des preuves faciles.