La limitation de vitesse sur les routes bidirectionnelles est la mesure la plus impopulaire parmi un ensemble de dispositifs touchant les automobilistes.
La limitation de vitesse avec un passage de 90 à 80 km/h sur les routes secondaires n’est qu’une mesure parmi d’autres pour améliorer les chiffres de la sécurité routière sur les prochaines années. Ce n’est pourtant que de celle-ci dont on parle : une baisse de 10 km/h qui est vue par de nombreux conducteurs comme une privation de liberté supplémentaire non justifiée. Mais qu’en est-il vraiment ? Cette mesure est-elle un simple moyen pour l’État de récolter plus d’argent ou y a-t-il une vraie volonté de protection des automobilistes ?
Les chiffres de la sécurité routière pour les années passées
C’est sur les routes bidirectionnelles que les accidents sont, en proportion, les plus nombreux. En effet, les deux voies n’intégrant pas de séparateurs sont les plus dangereuses en raison de la proximité de véhicules allant dans des sens opposés. C’est donc sur ce type de routes que les efforts de limitation de vitesse vont se concentrer dans les années à venir. On note également que le premier facteur de mortalité dans les accidents de la route reste encore la vitesse excessive, puis viennent l’alcool, le refus de porter la ceinture de sécurité et la fatigue du conducteur.
Actuellement, 3 500 personnes meurent sur les routes chaque année. Une baisse de 10 % est espérée suite à la réduction de la vitesse sur les portions de route jugées à risque.
Quelles sont les conséquences en cas de dépassement des limites de vitesse autorisées ?
Ils seront toujours sanctionnés de la même manière, avec une sanction qui augmente selon l’excès de vitesse. Un excès inférieur à 20 km/h entraînera une perte d’un point, entre 20 et 30 km/h : 2 points, entre 30 et 40 km/h : 3 points, entre 40 et 50 km/h : 4 points, supérieur à 50 km/h : 6 points d’après le barème en vigueur en 2018.
Les causes de cette mesure de limitation de vitesse
Cette mesure a déjà été prise dans d’autres États de l’Union Européenne et dans ces pays, effectivement, le nombre de morts sur les routes est bien inférieur à la France.
Cette décision se base sur une étude réalisée en 1982. Le résultat était concluant : une réduction de 1 % de la vitesse permettrait une baisse de 2 % pour les accidents corporels et de 4 % pour les accidents mortels. Si en plus cette mesure se concentre sur les portions de route les plus dangereuses, les résultats sont encore meilleurs. La décision du gouvernement est critiquée car elle se base sur une étude qui a été faite il y a 35 ans… Une époque où les conditions de circulation, les routes et les véhicules étaient bien différents.
Les tests et les résultats sur la réduction du nombre d’accidents mortels
Les effets attendus suite à cette nouvelle limitation de vitesse sont importants : cette simple mesure sauverait entre 350 et 400 vies par an. Mais les conducteurs ne l’entendent pas de cette oreille : pour une grande majorité d’entre eux, l’État cherche simplement un moyen facile de renflouer ses caisses et se préoccupe assez peu des statistiques de la sécurité routière en France.
Un test a déjà été effectué en 2015 concernant cette limitation de vitesse sur certains types de routes : sur les routes nationales 7, 57 et 151, les tronçons jugés les plus risqués ont été limités à 80 km/h au lieu de 90 durant deux ans. Le problème, c’est que les résultats de cette expérimentation n’ont pas encore été publiés… Il est donc difficile dans ces conditions pour le gouvernement d’invoquer les résultats de cette étude pour imposer ces nouvelles mesures.
Une note du gouvernement sur ce sujet a tout de même été adressée aux préfets en précisant que le nombre d’accidents avaient baissé suite à cette réduction de la vitesse, mais cet avis a ensuite été modéré sous prétexte que les portions de route concernées étaient trop courtes pour permettre d’en tirer des conclusions fiables. Ce n’est pas tant cette conclusion mitigée qui révolte les conducteurs, mais plutôt le refus du gouvernement de publier et de commenter des résultats.
Les autres mesures envisagées pour réduire le nombre d’accidents sur les routes
Parmi les mesures envisagées, voici quelques exemples :
- La protection des piétons et des cyclistes est l’une des principales préoccupations : les accidents ayant coûté la vie à des piétons ou à des cyclistes se sont multipliés ces dernières années. Des pistes de réflexion s’orientent vers une séparation plus nette de la chaussée pour les différents utilisateurs.
- Les jeunes conducteurs sont eux aussi surveillés de près car ils représentent une proportion non-négligeable des morts lors d’accidents de la circulation. Un meilleur accompagnement des nouveaux titulaires du permis de conduire est donc envisagé.
- Un durcissement des sanctions envers les conducteurs qui utilisent leur téléphone portable en conduisant.
- L’installation d’éthylotests ne permettant pas aux conducteurs trop alcoolisés de démarrer leur véhicule. Une mesure qui ne serait pas systématique mais plutôt réservée aux personnes ayant déjà été condamnées pour conduite en état d’ébriété.
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