Le passage à une nouvelle année est souvent synonyme de révision des tarifs dans plusieurs domaines, bien souvent revus à la hausse. Cela se confirme avec une augmentation prévue en 2019 pour les péages d’autoroute. Mais en pleine crise des Gilets Jaunes et alors que les Français sont s’inquiètent pour leur pouvoir d’achat, la ministre des Transports Élisabeth Borne déclare avoir engagé des discussions avec les sociétés d’autoroutes afin de prendre en compte les revendications des ménages.
Pourquoi les péages autoroutiers sont-ils payants ?
La France compte 11 882 km d’autoroutes dont un chiffre important, 9 048 km, sont exploités par 19 sociétés concessionnaires d’autoroutes (SCA), le reste appartenant à l’État. Ces SCA sont des entreprises privées qui construisent, exploitent et entretiennent ces axes routiers, en contrepartie les usagers doivent payer pour leur utilisation.
On peut donc définir deux raisons principales pour lesquelles l’usager doit payer :
- Le réseau doit être entretenu. Comme les voies ferrées, les autoroutes doivent être réparées, voir modernisées, afin de garantir la sécurité de tous. D’après l’Association des sociétés françaises d’autoroutes(Afsa), voici comment l’argent récolté aux péages est réparti : 31 % pour l’entretien des autoroutes, 20 % pour l’exploitation de celles-ci, 32 % pour les taxes et les impôts et 2 % pour les grosses réparations.
- Le réseau n’est pas encore amorti. En effet, afin de financer l’exploitation et la construction de nouveaux tronçons, les concessionnaires ont précédé à des emprunts, remboursés au fur et à mesure par la participation des usagers, en particulier les axes construits dans les années 1960.
À quelle augmentation faut-il s’attendre pour 2019 ?
Alors que les Français contestent le coût de la vie, l’information a pourtant été confirmée et cela représente une mauvaise nouvelle pour les usagers du réseau autoroutier : les prix pourraient augmenter de 1,8 % en moyenne, et ce, à partir du 1er février 2019.
Une hausse plus importante que les années précédentes car l’État a accordé un complément de + 0,146% à + 0,22% pour compenser les investissements supplémentaires, qui sont la conséquence du plan de relance autoroutier initié par François Hollande sous son quinquennat. Il faut ajouter à cela entre 0,10% et 0,39% selon les sociétés, conséquence cette fois du gel des tarifs qui a eu lieu en 2015, lorsque Ségolène Royal était alors ministre de l’Écologie. Cette dernière augmentation devrait se répercuter chaque année jusqu’en 2023.
Il est à noter que les autoroutes concernées par l’augmentation sont les autoroutes de l’APRR, de l’ASF, de l’Area et enfin celles d’Escota.
Rappel des tarifs par axe
Voici quels sont les tarifs en vigueur pour le moment sur les principaux axes autoroutiers de l’Hexagone.
L’autoroute A1 Paris-Lille
Gérée par la Sanef, il s’agit tout simplement de l’autoroute la plus empruntée d’Europe. Il faut actuellement compter 16,60€ pour un trajet Paris-Lille.
L’autoroute A6 Paris-Lyon
Cette autoroute est très fréquentée, notamment lors des départs en vacances d’été, ce qui lui vaut le nom d’« Autoroute du Soleil ». Le prix d’un trajet Paris-Lyon est de 34,80€, un tarif qui avait déjà augmenté de 70 centimes entre 2017 et 2018.
L’autoroute A11 Paris-Nantes
Pour rejoindre l’Ouest depuis Paris, il faut débourser la somme de 37€ entre Paris et Nantes, 28,40€ pour un Paris-Angers et 18,60€ pour un Paris-Le Mans.
L’autoroute A7 Lyon-Marseille
Pour les habitués des trajets par autoroute entre Lyon et Marseille, voici un petit lot de consolation avec un tarif qui est resté inchangé en 2018 par rapport à 2017. Il faut actuellement payer la somme de 24,70€ sur cet axe. À voir ce qu’il en sera à compter du 1er février 2019.
Quelles contreparties pour répondre aux attentes des français ?
Le gouvernement a annoncé avoir entamé des discussions avec les sociétés d’autoroute afin de répondre au mécontentement des Français en terme de pouvoir d’achat. Si l’État a pour le moment accepté cette hausse, il souhaite qu’en contrepartie les sociétés réalisent des gestes commerciaux. Cela pourrait être par exemple une remise pour les clients réguliers qui doivent emprunter l’autoroute pour les trajets domicile-travail ou bien encore pour ceux utilisant des voitures électriques.
L’État souhaiterait même, au terme des négociations, arriver à une baisse des tarifs. Mais pour le moment tout est en cours et rien est acté. Le ministère des Transports en dans l’attente de propositions pour la mi-janvier. Au regard des bénéfices réalisés par les sociétés d’autoroute chaque année, il espère vivement qu’elles joueront le jeu, dans l’intérêt de chacun. L’affaire est à suivre.
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