D’ici septembre 2017, le radar embarqué des véhicules banalisés sera privatisé. Quelle conclusion les Français doivent-ils en tirer ?
Le gouvernement présentera le vendredi 24 février un texte de loi visant à privatiser l’ensemble des radars embarqués mobiles de France. Le radar embarqué que nous connaissons actuellement et qui est géré par deux gendarmes ou policiers à l’intérieur d’un véhicule banalisé pourrait ne plus exister.
À la place, ce sont des chauffeurs privés et des radars automatisés qui seront déployés sur le terrain. Quelles conséquences pour le contribuable ? La réponse ci-dessous.
Rentabiliser le radar embarqué de chaque véhicule
Bien que le principal enjeu de la privatisation des radars embarqués mobiles vise à renforcer la sécurité routière, cette initiative permettra aussi à l’État de renflouer ses caisses. En effet, les forces de l’ordre n’ont que peu de temps à consacrer à ce genre de missions routinières (en moyenne une heure par jour). En confiant cette tâche ingrate à des entreprises privées, l’équipement investi sera vite rentabilisé, d’autant plus que les nouveaux radars embarqués automatisés n’exigent plus la présence d’un deuxième pilote au sein du véhicule.
Notons que le nouveau système est déjà expérimenté en Normandie à l’heure actuelle. En effet, de nombreuses voitures banalisées comportant un radar embarqué circulent discrètement dans la région sans sanctionner les automobilistes qui enfreignent la loi.
Une opération qui fera mal aux finances des Français
Il est évident qu’il existe une volonté financière derrière la privatisation des radars embarqués. En effet, une voiture-radar peut flasher jusqu’à trente automobilistes par heure. Une fois géré par des agents privés, ce type de véhicule sera déployé sur les routes huit heures par jour, contre seulement une heure par jour à l’heure actuelle ! Le nombre de procès-verbaux sera donc en nette augmentation. Selon l’Association Provoiture, pas moins de 38 millions d’amendes seront éditées !
En sachant que le montant moyen d’une amende est de 56 €, l’État devrait générer jusqu’à 2,1 milliards d’euros chaque année ; une opération financière savamment menée donc ! Reste à savoir si la privatisation des radars nouvelle génération aura de réels effets en matière de sécurité routière…
Les automobilistes n’apprécient pas cette manoeuvre
Rappelons que 78% des Français sont contre la privatisation de tels radars. Plus de 80% d’entre eux pensent même que les contrôles de vitesse devraient être effectués par des agents du service public. Ils craignent également la profusion des procès-verbaux et le retrait de points sur leur permis. Reste que depuis 2014, le taux de mortalité sur les routes de France est en augmentation de 0,2%.
A lire aussi :