La tontine a le vent en poupe ces dernières années. Ce dispositif d’épargne n’a rien à envier aux livrets, assurance-vie ou autre plan d’épargne : avec un rendement et une fiscalité très intéressants, ce placement atypique mérite qu’on s’y arrête.
En quoi consiste la tontine ?
Le principe est simple : des épargnants se regroupent au sein d’une association pour réaliser un investissement en commun (exemple : achat immobilier, acquisition d’un fonds de commerce, etc.) et profiter de façon collective des fruits de ce dernier.
Les fonds seront :
- placés au sein de cette association dite « tontinière »,
- bloqués pendant une durée variable selon les modalités du contrat souscrit (de 10 à 25 ans),
- gérés par un assureur pendant cette période.
La tontine permet :
- de rassembler des fonds qui, de façon isolée, n’auraient pas permis de réaliser un investissement important mais qui, mutualisés, ont un poids conséquent et font levier sur une rentabilité très intéressante
- de partager les revenus entre les associés à la fin du contrat.
Pourquoi investir via la tontine ?
Utiliser la tontine pour épargner permet à chacun de capitaliser pour des projets aussi variés que préparer sa retraite, diversifier ses placements financiers, se constituer un apport pour un projet immobilier à long terme, etc.
Un dispositif avantageux
Un placement rémunérateur
Le premier avantage est que ce placement est rémunérateur : avec un taux de rendement avoisinant les 5 % nets, ce dispositif devance largement les taux d’intérêt des autres produits financiers qui, pour certains, n’atteignent pas les 1% (Livret A, PEL, CEL, etc.).
Un moyen de transmettre son argent
La personne qui investit peut désigner un tiers bénéficiaire du capital à la fin du contrat. Pour optimiser cette démarche, il est donc nécessaire de se projeter à long terme.
Ainsi par exemple, un actif qui souhaite utiliser la tontine pour se constituer une réserve financière pour sa retraite devra souscrire le contrat correspondant en milieu de carrière professionnelle pour en récolter les fruits à échéance de celle-ci et compléter ainsi ses pensions de retraite légale et complémentaire.
Une fiscalité avantageuse
Les revenus provenant d’une tontine bénéficient du même assujettissement fiscal que l’assurance vie. Les intérêts sont soumis aux prélèvements sociaux, au taux de 17,2% depuis janvier 2018.
Par ailleurs, des abattements sont octroyés à chaque souscription. Leur montant varie de 4 600 euros par an pour un épargnant célibataire à 9 200 euros pour un couple. Les investisseurs bien informés s’orientent ainsi vers des souscriptions multiples, sur des exercices fiscaux successifs, afin de percevoir à chaque nouvelle tontine, un nouvel abattement.
Comment faire en pratique ?
En pratique, pour bénéficier de ce mécanisme de placement, il faut adhérer à une association tontinière et s’engager sur une durée prédéfinie. L’agence mutualiste « Le conservateur » a le monopole de l’offre en la matière.
Le taux de rendement dépendra des caractéristiques du placement (durée du placement, modalités de versement, etc.). L’épargnant pourra ainsi s’engager sur une tontine pour 25 ans, ou en intégrer une déjà active dès lors qu’il souscrit pour au moins 10 ans.
Pour en savoir plus : le conservateur
Les point de vigilance
Des fonds bloqués
La tontine entraîne le blocage des fonds pendant une durée allant de 10 à 25 ans. Investir dans ce dispositif ne s’adresse donc qu’aux épargnants qui n’ont pas besoin de fonds disponibles à courts termes. Il ne s’agit donc pas d’une épargne de précaution mais d’une épargne indisponible.
A savoir : généralement, il est recommandé de ne pas bloquer plus de 10% de son patrimoine financier.
Par prudence, s’engager sur le versement de primes régulières nécessite une réflexion quant à sa marge de manœuvre financière, ceci afin de ne pas fragiliser l’équilibre de son budget domestique.
Le capital n’est pas garanti
Le capital investi n’est pas garanti à l’échéance du contrat. L’investisseur doit donc être conscient qu’il y a un risque qu’il ne récupère pas la totalité de sa mise.
Des frais d’entrée de 18,5% sont appliqués par l’association tontinière
Bien que les frais de gestion se limitent à ces frais d’entrée, il ne faut pas négliger le poids de ceux-ci.
Aucune visibilité sur les performances du placement
Les performances du placement ne seront connues qu’au terme de l’engagement étant donné que pendant cette période. Il est donc recommandé aux épargnants qui restent frileux par rapport aux investissements à rentabilité inconnue de choisir un produit financier plus adapté, avec un taux de rémunération prédéterminé.
Le capital n’est pas transmissible aux héritiers
Enfin, si c’est un produit intéressant pour transmettre un patrimoine à un proche, il ne faut pas oublier de le désigner comme tiers bénéficiaire ! En effet, en cas de décès les capitaux placés ne seront pas transmis aux héritiers mais partagés entre les associés au contrat. Sur ce point, la tontine se distingue de l’assurance vie qui assure la transmission automatique du capital aux héritiers.
Le coût de cette assurance décès, qui est loin d’être neutre, devra être intégré à l’étude financière avant d’investir.
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