Début décembre, les principales banques françaises ont acté la non augmentation des frais bancaires en 2019 et à plafonner les frais appliqués en cas d’incidents bancaires pour les clients en situation de fragilité financière. Des mesures phares qui s’inscrivent dans la dynamique, portée par l’Etat et renforcée suite aux mouvements des gilets jaunes, de redonner du pouvoir d’achat aux français.
Qu’entend-on par frais bancaires ?
Il est possible de classer les frais bancaires en 5 grandes catégories :
- Les frais de dépassement facturés par la banque lors d’un découvert bancaire non autorisé.
- Les frais bancaires de services débités pour les frais de gestion du compte, l’envoi d’un chéquier, les paiements à l’étranger (hors Europe), etc.
- Les frais de rejet de paiement si le compte est débiteur.
- Les commissions d’intervention prélevée lors d’un chèque sans provision plafonnées à 8 euros par opération ou 80 euros par mois.
- Les frais sur comptes inactifs, facturés dès lors qu’aucune opération n’a été passée sur le compte sur les 12 derniers mois. Ces frais ne s’appliquent que sur les comptes courants et les supports permettant d’échanger des actions.
Ces frais sont censés être connus du client puisque ce dernier a signé une convention de compte sur laquelle ils y sont détaillés. Bien lire ce document permet d’éviter les mauvaises surprises, notamment en cas d’incident bancaire.
A savoir : toutes les modifications tarifaires doivent être envoyées au client au moins deux mois avant leur entrée en vigueur. Si cela n’a pas été fait, vous pouvez le signaler à votre banque et demander à ce que les anciens tarifs soient appliqués s’ils étaient plus avantageux pour vous.
Les bonnes pratiques pour éviter de payer des frais bancaires
Certaines bonnes pratiques permettent de limiter les frais bancaires. Ils relèvent du bon sens et surtout, d’une bonne gestion budgétaire.
1. Rester dans le vert pour limiter les frais bancaires liés au découvert
Pas d’économie en vue sans adopter une bonne “hygiène budgétaire”. Suivre son compte nécessite un peu de rigueur, mais une fois l’habitude prise, ce n’est qu’une formalité.
Consigner ses recettes et ses dépenses dans un carnet, utiliser les applications mobiles dédiées à la gestion de son budget (Bankin, Linxo, Money doc, etc.), pointer régulièrement ses relevés de compte, autant de méthodes qui permettent de garder un œil sur les mouvements de son compte bancaire avec pour seul objectif celui de rester toujours dans le vert.
Ces bons réflexes permettent d’éviter deux types de frais, les plus coûteux :
A savoir : en plus de payer des frais bancaires élevés, les dépassements répétés d’autorisation de découvert ou d’émission de chèques sans provision peuvent entraîner un fichage à la Banque de France.
2. Utiliser des moyens de paiement adaptés
La carte bancaire
Le choix des moyens de paiement peut aider à maintenir une bonne gestion : le recours à une carte bancaire à autorisation systématique de solde permettra par exemple d’effectuer des paiements sans que cela ne débouche sur un découvert.
Inversement, les cartes à débit différé sont à proscrire pour les personnes qui ne font pas leurs comptes régulièrement !
Le chéquier
L’utilisation du chéquier ne doit se faire qu’avec parcimonie car les commissions d’intervention sont plus coûteuses que les agios. Il convient de toujours s’assurer d’avoir une trésorerie suffisante avant de régler par chèque. Demander un encaissement différé au créancier est également une option qui peut être envisagée dans certaines circonstances (exemple : règlement de frais médicaux en amont d’une prise en charge par la mutuelle).
3. Demander conseil à son banquier
Face à une difficulté financière notoire ou prévisible (exemple : anticipation d’une impossibilité de régler une échéance de crédit, des impôts, etc.), il est recommandé de prendre rendez-vous avec son chargé de clientèle afin d’étudier les solutions envisageables. Un découvert autorisé restera moins couteux qu’un découvert non autorisé et peut permettre de faire face à un décalage temporaire de trésorerie.
4. Contester les frais injustifiés
Certains clients pourront considérer que les frais bancaires qui leur sont imputés sont injustifiés. Dans ce cas, il est recommandé de prendre contact avec son établissement bancaire. Ceux-ci sont généralement prêts à faire un geste commercial pour les clients sans antécédents bancaires. Elles peuvent ainsi procéder à une rétrocession de commissions en cas d’incident isolé.
A savoir : en cas de litige, les médiateurs des banques restent les interlocuteurs privilégiés.
5. Faire jouer la concurrence et comparer les tarifs des autres banques
Enfin, pourquoi ne pas faire jouer la concurrence en comparant les tarifs des autres banques ? Avec internet, les comparatifs frais bancaires et services proposés se font en quelques clics.
Les offres tarifaires des banques en ligne sont généralement très bien positionnées et sont une option à étudier !
La non-augmentation des tarifs en 2019 : une bonne nouvelle ?
Les banques françaises avaient déjà préparé les augmentations tarifaires pour 2018 mais se sont engagées à ne pas les appliquer.
En pratique, cela ne va pas emporter de grandes conséquences pour les clients, puisque les hausses prévues restaient plutôt faibles (+ 0,5% en moyenne).
Les frais d’incidents bancaires plafonnés à 25 euros mensuels pourront cependant aider les clients économiquement les plus fragiles et éviter que leur situation ne s’aggrave.
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