Est-il possible de faire un crédit immobilier pour auto-entrepreneur ? Et si oui, quelles sont les démarches à effectuer ? Nous vous expliquons tout !
L’auto-entrepreneur, tout comme l’entreprise individuelle, dispose d’un statut particulier auprès des banques. Alors qu’un salarié doit justifier de la stabilité de sa situation professionnelle par un contrat à durée indéterminée (CDI), une personne non salariée doit apporter d’autres garanties. Mais comment doit-on s’y prendre pour obtenir un crédit immobilier pour auto-entrepreneur ?
Crédit immobilier auto-entrepreneur : jusqu’au gage…
Peut-on faire un crédit en étant auto-entrepreneur ? Évidemment, cela est possible ! Mais afin de pouvoir accéder à un crédit immobilier, l’entrepreneur individuel (qu’il soit auto-entrepreneur ou autre), devra rassurer son banquier sur la solidité financière de son entreprise. Une solvabilité minimale doit ainsi apparaître dans ses comptes annuels. Et qui dit solidité, dit antériorité ! Il sera plus difficile (voire impossible) pour l’auto-entrepreneur de décrocher un prêt juste après avoir débuté son activité. En effet, il faut justifier de deux ans d’ancienneté minimum !
Lors d’un crédit immobilier professionnel, la banque peut requérir un nantissement sur les biens non immobiliers. On parle aussi de gage. Cela peut porter sur une assurance-vie ou bien encore un véhicule. Dans ce dernier cas, par exemple, il est impossible de vendre le véhicule avant que le crédit ne soit remboursé.
Les documents classiques pour un crédit immobilier
Lors de la demande de crédit pour auto entrepreneur, ce dernier devra fournir certains documents classiques nécessaires à l’étude de la demande. Concrètement, ces documents sont les mêmes que ceux demandés aux autres accédants à la propriété :
Quelles garanties l’auto-entrepreneur doit-il apporter ?
Rappelons qu’une garantie est un engagement vis-à-vis d’un tiers de rembourser une dette en cas de défaillance du débiteur (emprunteur). Et il existe plusieurs solutions accessibles, selon la situation personnelle de l’auto-entrepreneur.
L’on en citera ici trois principales permettant au micro-entrepreneur de mettre toutes les chances de son côté pour obtenir un crédit immobilier.
- La garantie emprunteur est obligatoire, elle couvre l’emprunteur en cas de décès ou de perte d’autonomie totale. Il est également possible de choisir l’option de l’invalidité partielle. L’assurance chômage n’a aucun intérêt puisque l’auto-entrepreneur ne perçoit aucune allocation.
- L’hypothèque sur un bien immobilier acquis antérieurement ou actuel constitue une garantie solide. Mais en tant qu’auto-entrepreneur, il vaut mieux éviter à moins d’avoir une activité salariée ou d’être pensionné.
- La contre-garantie des sociétés de caution mutuelle, mais celle-ci concerne l’investissement professionnel. Pour ce faire, le professionnel doit notamment souscrire au capital à hauteur de 1% du prêt. La liste de ces sociétés est disponible sur le site de l’association française des sociétés financières (ASF)
Quelques conseils pour augmenter ses chances d’obtenir un crédit
Sans fiche de salaires, l’auto-entrepreneur doit apporter d’autres justificatifs lors d’une demande de crédit immobilier. L’objectif étant toujours le même pour l’établissement bancaire : s’assurer de la solvabilité du client afin d’être remboursé. Un entrepreneur indépendant doit présenter des comptes annuels probants sur deux années minimum.
Évaluer la pérennité de l’auto-entreprise
La solidité d’une entreprise individuelle se mesure aussi sur sa pérennité. C’est pourquoi il est d’autant plus difficile d’obtenir un prêt si l’activité est en phase de lancement. Mais cela n’est pas un frein pour concrétiser son projet immobilier à condition d’apporter des garanties probantes.
Demander un acte d’insaisissabilité
Si la banque va éplucher ses documents afin de mesurer la solvabilité de l’entrepreneur emprunteur, c’est aussi à ce dernier d’avoir une vision sur le long terme de son affaire. Il ne faut pas oublier que les biens personnels de l’auto-entrepreneur ne sont pas dissociés de l’entreprise. Si l’achat est acté, un acte d’insaisissabilité devra être envisagé auprès d’un notaire. Se voir accorder un crédit immobilier est une bonne chose en soi. Mais il ne faut pas oublier qu’un auto-entrepreneur est responsable de ses dettes au regard de ses biens personnels.
Faire jouer la concurrence
Si les banques n’en font qu’à leur tête et refusent d’octroyer un crédit immobilier à l’auto-entrepreneur, ce dernier ne doit pas hésiter à faire jouer la concurrence. Ainsi, les courtiers en assurances sont souvent plus flexibles et tolérants que les sociétés de crédits classiques. L’auto-entrepreneur peut également utiliser un outil comparatif sur internet et réaliser une simulation crédit immobilier auto-entrepreneur.
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