Relever l’âge de départ à la retraite ? Une piste recommandée par l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) lors de la remise des conclusions d’une étude sur l’économie française au début du mois d’avril. La réforme des retraites a été annoncée par le gouvernement il y a plusieurs mois déjà, cette réforme est nécessaire pour assurer l’équilibre du système. Elle devrait se traduire concrètement en cette année 2019, mais le relèvement de l’âge légal de départ à la retraite n’est pas envisagé.
À ce jour, quel est l’âge de départ à la retraite ? Quels sont les impacts potentiels de la réforme annoncée sur la durée de la carrière professionnelle ?
L’âge de départ à la retraite : règles en vigueur
1. Cas général
L’âge légal de départ à la retraite d’un salarié dépend de la date de naissance de ce dernier.
Ainsi par exemple, selon le code de la sécurité sociale, les salariés nés avant 1951 pourront quitter la vie professionnelle à partir de 60 ans, tandis sur ceux qui sont nés après 1955 devront travailler jusqu’à leur 62ème anniversaire pour bénéficier d’une pension de retraite du régime général à taux plein sous réserve de remplir la condition en termes de nombre de trimestres cotisés.
2. Cas spécifiques
Le départ à la retraite pourra intervenir de façon anticipée dans certaines situations spécifiques. Ce sera le cas notamment pour :
Retraite et pension de retraite
Le départ en retraite déclenche le versement d’une pension de retraite par le régime général de sécurité sociale. Cette pension de retraite dite « de base » pourra être complétée par une pension complémentaire, voire supplémentaire, selon les contrats de prévoyance dont bénéficie le salarié. La retraite de base correspond à 50% du salaire annuel moyen.
Pour bénéficier d’une pension de retraite à taux plein, une condition sera imposée au salarié en termes de durée de cotisations.
C’est uniquement s’il respecte cette condition que ses droits à pension seront complets. Dans le cas contraire, sa pension sera réduite (on appelle ce mécanisme la « décote »), sans pouvoir être en deçà d’un montant minimum, appelé « minimum contributif ».
A savoir : dès lors que le salarié prolonge son activité professionnelle au moins 5 ans après l’âge légal de son départ à la retraite, il bénéficiera d’une pension de retraite à taux plein.
Ici encore, l’année de naissance du salarié aura des conséquences sur la condition relative à la durée de cotisations.
Ainsi, un salarié né en 1954 devra avoir cotisé sur 165 trimestres (soit 41 ans) pour obtenir une retraite à taux plein, contre 43 ans de cotisations (172 trimestres) pour les salariés nés à partir de 1973.
Âge de la retraite et cumul emploi-retraite
L’arrivée de l’âge de départ à la retraite n’exclut pas la possibilité de poursuivre une activité professionnelle afin de compléter ses revenus. Ce cumul est possible depuis 1983. En 2017, 3% des retraités exerçaient parallèlement une activité professionnelle.
Le cumul emploi-retraite, sous statut de salarié ou non, reste cependant soumis à des règles spécifiques. Le cumul entre pension de retraite et revenus d’activité professionnelle sera ainsi, selon les cas, total ou partiel.
Retraite : les évolutions envisagées
- L’âge de départ à la retraite demeurerait fixé à 62 ans, du moins jusqu’en 2022.
Les évolutions annoncées ciblent les modalités de calcul et de versement des pensions de retraite.
Un système de bonification (surcote de la pension) serait appliqué pour encourager à la poursuite de l’activité professionnelle.
- L’uniformisation des régimes de retraites
Le Président de la République Emmanuel Macron maintient son intention d’engager le chantier d’uniformisation des modalités de calcul des retraites, Jean-Paul Delevoye, Haut-commissaire du Gouvernement à la réforme des retraites ayant été chargé de la mission d’unification de l’ensemble de ces régimes. La mise en place d’une caisse universelle d’assurance-vieillesse dès 2020 a récemment été annoncée.
- Les carrières longues seront toujours prises en compte.
Cette uniformisation des modalités de calcul ne remettra pas en question les taux de cotisations des différents régimes de retraites actuellement en vigueur (aujourd’hui une quarantaine).
Capitaliser pour sa retraite
Si les réformes se succèdent sur la question des retraites, c’est que le système français ne permet pas de totalement de répondre aux attentes des salariés, futurs retraités.
Aujourd’hui, il est plus que nécessaire d’anticiper l’optimisation de son patrimoine de sorte de s’assurer le versement de revenus pendant sa retraite, y compris dès le début de sa carrière professionnelle.
Des placements immobiliers (profitant par exemple des mesures de défiscalisation immobilière), ou mobiliers (assurance vie, PERP, PEA) sont à étudier pour prévenir les conséquences de la fin de carrière sur son budget domestique. Pour en savoir plus et faire les bons choix avant l’âge de départ à la retraite, il est recommandé de se rapprocher des conseillers en gestion de patrimoine, ou conseillers financiers.