On pense bien souvent que la retraite c’est dans longtemps, qu’il est trop tôt pour y penser. Et pourtant, une assurance retraite se prépare dès l’entrée dans la vie active. S’il est vrai qu’études, travail et vie familiale apportent leur lot de préoccupations au quotidien, il demeure tout de même capital de songer à la retraite. En effet, certains choix que l’on prend par défaut peuvent littéralement affecter notre vie en fin de carrière. Dans ce guide, nous vous disons l’essentiel au sujet des assurances retraite et vous aidons à anticiper les grandes décisions que vous devrez prendre.
Comprendre le système d’assurance retraite
Il n’est pas difficile de se mélanger les pinceaux lorsqu’on parle d’assurance retraite. Bien des travailleurs pensent à tort que l’assurance retraite se limite au régime général, régime qui gère la retraite de base des salariés des secteurs de l’industrie, du commerce et des services. Même si le régime général est le pilier du système de retraite français (il englobe à lui tout seul plus de 18 millions de cotisants pour un total de 13 millions de retraités), il n’est pas le seul mode de financement qui existe en matière de retraite. En effet, il existe deux autres types de retraite.
La retraite de base
La retraite de base, c’est la retraite obligatoire pour tous. On peut voir le régime de base comme les fondations sur lesquelles s’appuie le système de retraite français. La retraite de base repose sur le principe de solidarité intergénérationnelle. Effectivement, les travailleurs actifs contribuent au financement des pensions des retraités actuels par le biais de cotisations, comment l’ont fait leurs ainés par le passé. En contrepartie, les travailleurs actifs adhèrent eux-mêmes au régime général de la Sécurité Sociale, ce qui signifie qu’ils seront aussi éligibles à une pension de vieillesse.
La retraite de base est régie par d’autres principes clés. Ainsi, pour les salariés nés avant 1956, l’âge minimal de départ à la retraite est fixé à 60 ans. Les salariés nés après cette date peuvent quant à eux prendre leur retraite dès l’âge de 62 ans. Par ailleurs, pour profiter d’une assurance retraite à taux plein, le travailleur doit obligatoirement cumuler un nombre de trimestres d’activité spécifique.
Enfin, on notera que toute pension de retraite rattachée au régime général de la Sécurité Sociale est calculée sur la base de trois critères déterminants : le salaire annuel de l’assuré, la durée de sa carrière et la durée d’assurance au sein du régime général.
La retraite complémentaire
Comme son nom l’indique, la retraite complémentaire est une caisse de retraite qui complète la retraite de base d’un salarié. Elle est consentie en plus des retraites ordinaires prévues par le régime général de la Sécurité Sociale. Pour le retraité, une retraite annexe peut être une source de revenus additionnels intéressante. Qui plus est, ce type de retraite fonctionne exactement comme la retraite de base. En effet, l’employeur et l’actif cotisent tout au long de leur carrière (c’est toujours l’employeur qui verse directement les cotisations exigées à la caisse de retraite complémentaire choisie). De plus, on évalue la pension de retraite complémentaire en fonction du nombre de trimestres de cotisation cumulés par le salarié.
Toutefois, il est important de souligner que les assurances retraite complémentaires dépendent du statut professionnel du travailleur. Qui plus est, les règles sont amenées à changer en fonction du régime concerné. Les retraites complémentaires sont fractionnées en plusieurs catégories. On distingue l’AGIRC-ARRCO (la retraite des salariés du privé), de la retraite qui régit les salariés du public et les fonctionnaires, sans compter qu’il existe aussi le RSI (la retraite des artisans, commerçants et travailleurs indépendants), la CIPAV (la retraite des professionnels libéraux) et la MSA (la retraite des agriculteurs). On notera que dans la fonction publique, la retraite additionnelle qui permet le versement d’une pension spécifique dépend du Régime de Retraite additionnelle de la Fonction publique (RAFP).
La retraite supplémentaire
La retraite supplémentaire, qui diffère des deux précédentes, peut être mise en place par n’importe quel salarié ou entreprise par l’intermédiaire d’un produit d’épargne. Cette assurance retraite s’ajoute en supplément des précédents niveaux du système de retraite. Si elle est bien entendu purement facultative, la retraite supplémentaire tend largement à se développer. Il faut dire qu’elle permet au salarié de se constituer un capital solide en vue de sa retraite.
Il est nécessaire de distinguer les retraites supplémentaires actionnées à l’initiative de l’employeur de celles sollicitées par une personne individuelle. Ainsi, les régimes de retraite supplémentaire sont nombreux, variés et dissociables. On trouve par exemple les régimes de retraite supplémentaire à cotisations et à prestations ainsi que d’autres produits d’assurance ou d’épargne tels que l’Assurance Vie, le Plan d’Épargne Retraite Populaire (PERP) ou encore le Contrat Madelin.
Les questions les plus fréquentes
Il va de soi que bon nombre d’actifs, de futurs retraités et de retraités eux-mêmes se posent tout un tas de questions au sujet des assurances retraite. Parce qu’il est difficile de trouver les réponses à certaines questions très pointilleuses, nous avons établi une liste des questions les plus fréquemment posées. Nous traitons chacune de ces questions et y répondons dans les moindres détails.
À quel âge peut-on partir à la retraite ?
L’âge de départ à la retraite dépend de la situation personnelle de l’intéressé et de la longévité de sa carrière. Ainsi, une personne qui n’a jamais travaillé – et qui n’a donc jamais été affiliée à un régime de sécurité sociale –, n’a théoriquement pas le droit de bénéficier d’une pension de retraite.
Si vous êtes actuellement salarié, vous pourrez partir à la retraite à l’âge de 62 ans si vous totalisez le nombre de trimestres requis. Si ce n’est pas le cas, votre employeur ne pourra pas vous contraindre de partir à la retraite avant l’âge de 70 ans. Il existe cependant des exceptions.
Si vous êtes retraité et que vous estimez que votre retraite n’est pas suffisante (parce que non calculée au taux maximum), vous pouvez continuer à travailler afin d’obtenir le nombre de trimestres nécessaires voire racheter des trimestres ! En effet, le rachat de trimestres permet d’éviter l’usure d’une carrière longue et de partir à la retraite plus rapidement.
On notera toutefois que dans bien des cas, on peut partir à la retraite de manière anticipée, c’est-à-dire en acceptant de ne pas percevoir une pension de retraite à taux plein. Qui plus est, dans certaines professions, le degré de pénibilité du métier exercé permet au travailleur de s’acquitter de ses cotisations plus rapidement.
Quelles solutions pour toucher plus à la retraite ?
Il y a plusieurs façons de gagner plus à la retraite. Les salariés peuvent déjà se pencher sur la question de leur pension de retraite en envisageant une optimisation du montant de l’assurance retraite de base. Dans une telle configuration, l’idéal est de souscrire à une épargne retraite individuelle ou à une épargne retraite collective, voire même de racheter des trimestres quand le moment est opportun.
Quant aux retraités, ils ont la possibilité de combiner pension de retraite et travail à temps partiel pour arrondir leurs fins de mois. Mais à un âge où le travail est loin derrière eux, il peut être judicieux de racheter des trimestres pour augmenter le taux de calcul et la durée de l’assurance retraite. Les retraités qui n’ont plus du tout la capacité de travailler peuvent également faire une demande d’Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées (Aspa) ou peuvent majorer leur pension de retraite à l’aide d’une surcote, notamment s’ils ont déjà atteint l’âge légal et souhaitent bénéficier du taux maximum.
Comment obtenir un aperçu de sa situation ?
Que l’on soit salarié ou retraité, il est important de connaître le montant exact de la retraite à laquelle on est éligible. Pour connaître les trimestres de cotisation valides et l’estimation du montant de sa pension de retraite, on peut tout simplement créer un compte en ligne sur la caisse d’assurance retraite à laquelle on est affilié.
Ladite caisse de retraite met un espace personnel à la disposition de l’assuré : il pourra ainsi accéder à l’ensemble des documents qu’il cherche, consulter son relevé de points, son relevé de situation individuelle et son estimation indicative globale, en apprendre davantage au sujet de son assurance retraite (prélèvement sur sa retraite, derniers paiements effectués) et bien plus. Pour ce faire, il devra obligatoirement renseigner son numéro de sécurité sociale.
Quelles sont les démarches à effectuer ?
Que l’on soit actif ou déjà retraité, il y a plusieurs démarches que l’on peut être amené à effectuer afin d’obtenir davantage d’informations au sujet de notre assurance retraite. Les travailleurs, par exemple, peuvent demander une estimation du montant de leur retraite, racheter des trimestres ou régulariser leur carrière ou leurs trimestres pour enfant.
Les retraités ont eux aussi l’opportunité de consulter le suivi de leur dossier et peuvent accéder à des options encore plus nombreuses : ils peuvent consulter les derniers paiements effectués, revaloriser leur pension de retraite, rectifier le montant déclaré aux impôts, etc. Autant d’actions qui rendent la gestion de leur retraite très flexible, d’autant plus que tout peut maintenant être réalisé à partir d’un ordinateur et d’une connexion internet.
Chômage, arrêt de travail et expatriation, que faire ?
La question du chômage est épineuse et bien souvent, on pense que chômage et assurance retraite ne sont pas compatibles. Détrompez-vous. Il se trouve que les périodes de chômage non indemnisées peuvent compter pour la retraite, sous certaines conditions. Nous vous recommandons de conserver précieusement vos attestations Pôle Emploi, elles seront d’une aide précieuse lorsque viendra le temps de faire votre demande de retraite.
En cas d’arrêt de travail en raison d’un licenciement économique, les indemnités touchées seront automatiquement reportées sur le relevé de carrière de la personne venant de perdre son emploi. En cas d’arrêt de travail pour cause d’accident conduisant à une invalidité temporaire ou permanente, il sera impératif pour le futur retraité d’obtenir un certificat d’inaptitude au travail. Pour obtenir ce document, il faut faire une demande auprès de sa caisse de retraite et la faire compléter par son médecin traitant ou par le médecin du travail de l’entreprise à laquelle on est rattaché.
Autre question importante : celle de l’expatriation. Si vous avez travaillé dans un ou plusieurs États membres de l’Union Européenne durant votre carrière, un double calcul sera mis en place : en plus de votre retraite française, la part de vos activités effectuées dans les États membres concernés sera prise en compte. Si vous décidez de vous expatrier hors de l’UE durant votre retraite, vous pouvez toujours être éligible à une pension de retraite du régime général. En effet, votre caisse peut vous verser votre pension sur un compte bancaire français ou étranger. Toutefois, vous devrez faire remplir un justificatif d’existence à une autorité locale et le renvoyer à la caisse compétente.
Comment améliorer sa retraite ?
Pour booster sa retraite, il existe plusieurs solutions ! Nous avons déjà mentionné plus haut le fait que tout actif ou salarié a la possibilité de racheter des trimestres afin de bénéficier d’une pension de retraite à taux plein. D’ailleurs, en 2017, cette solution est particulièrement recommandée aux personnes ayant effectué des études longues : ces dernières – du moment qu’elles sont conclues par l’obtention d’un diplôme –, peuvent être converties en trimestres comptant pour la retraite, dans la limite de douze trimestres.
Autrement, pour bénéficier d’une surcote, vous pouvez tout simplement cumuler emploi et retraite. Effectivement, les retraités du régime général et des régimes AGIRC et ARRCO ont l’opportunité de poursuivre leur carrière sans que cela ne remette en cause leur droit à une pension. Il faut dire que continuer de travailler après l’âge légal permet d’obtenir une assurance retraite au taux maximum.
Parmi les autres solutions pour majorer sa retraite, il y a la retraite progressive (qui ne peut être activée qu’en obtenant l’accord de l’employeur au préalable). On peut aussi ouvrir un PEA ou un PEA-PME, deux produits d’épargne qui permettent de bénéficier de rentes viagères non imposables.
Quels sont les droits et obligations du retraité ?
Si certains droits exceptionnels sont accordés à des types de retraités en particulier, tous sans exception doivent se plier à des règles strictes. Parmi les devoirs de tous retraités, il y a l’obligation de cumuler entre 160 et 172 trimestres pour pouvoir bénéficier d’une pension de retraite au taux maximum. Par ailleurs, il faut être conscient qu’une assurance retraite n’est pas accordée de manière automatique. Il faut toujours en faire la demande !
La retraite est depuis toujours un droit personnel. On ne peut donc la transmettre à ses héritiers, sauf dans le cas d’une pension de réversion. Toutefois, une assurance retraite peut tout à fait être majorée en fonction de certains cas personnels. Ainsi, les parents ayant eu au moins trois enfants peuvent voir leur retraite être majorée de 10 %. Ceux qui élèvent un enfant invalide ont le droit de réclamer huit trimestres de retraite. Des trimestres de majoration sont aussi appliqués dans certains cas d’adoption.
D’autres droits exceptionnels sont accordés aux retraités dont la carrière répond aux critères de « pénibilité » au travail. En plus d’un départ à la retraite à l’âge de 60 ans, les anciens salariés du secteur du bâtiment, de la maintenance, de la manutention ou encore de la pétrochimie ont le droit à une majoration de leur pension de retraite d’au moins 10 %.
Comment est calculée la retraite ?
De quoi dépend le montant de la retraite ? Il est basé sur plusieurs critères : un coefficient de revalorisation, qui est fixé chaque année par décret, et que l’on trouve d’ailleurs sur le relevé de carrière annuel de l’assuré mais aussi la durée d’assurance de ce dernier (les périodes de cotisations obligatoires et volontaires de l’intéressé, les périodes d’assurance et éventuellement les trimestres rachetés), enfin, le revenu annuel moyen, qui est la moyenne des 25 meilleures années revalorisées de l’assuré.
Pour évaluer le montant de sa retraite future, le travailleur actif peut tout simplement réaliser une estimation englobant tous les régimes de retraite applicables. La simulation s’appuiera sur les différents éléments prélevés par les caisses d’assurance retraite. On peut réaliser cette estimation via l’espace personnel proposé sur le site web des différentes caisses de retraite.
Mais existe-t-il seulement un montant minimum et un montant maximum pour la retraite ? Oui ! Il existe une retraite minimum et une retraite maximum. Appelée minimum contributif, la retraite minimum est fixée à 629,62 € mensuels, hors majoration. Quant à la retraite maximum, elle ne peut dépasser 50 % du salaire plafond de la Sécurité Sociale au moment du départ à la retraite.
Comment effectuer une demande de retraite en ligne ?
Une pension de retraite ne peut être versée automatiquement une fois votre carrière terminée. Vous avez le devoir de faire une demande, si possible quatre mois avant la date de départ désirée. Pour effectuer une demande de retraite, il est préférable d’utiliser le service en ligne de sa caisse de retraite : cela facilite les démarches et écourte drastiquement le temps de traitement du dossier de demande de retraite.
À noter qu’il est important que le dossier de retraite soit complet. Ce dernier doit être signé par vous-même et renfermer l’ensemble des pièces justificatives exigées.
Qu’est-ce que la retraite progressive ? Quel montant ?
La retraite progressive permet de travailler à temps partiel tout en percevant une fraction de la retraite. Presque tous les types d’actifs peuvent demander une retraite progressive : salariés du secteur privé, artisans, commerçants, travailleurs libéraux, agriculteurs, agents des collectivités territoriales, tous sont concernés.
Pour bénéficier de la retraite progressive, il faut être âgé de 60 ans minimum et totaliser 150 trimestres d’assurance vieillesse dans sa carrière. L’employeur a juste à signer une attestation d’activité à temps partiel pour activer les droits de son salarié demandeur d’une retraite progressive. Le montant de la retraite progressive est déterminé à l’aide d’un pourcentage, lequel représente la fraction de pension de retraite devant être versée. Ainsi, selon le nombre d’heures de travail exécutées quotidiennement par le salarié, on estimera qu’il est susceptible de toucher x % de sa retraite complète.
La retraite à 60 ans, en quoi cela consiste-t-il ?
Étant donné les différentes réformes menées ces sept dernières années, très peu de personnes peuvent aujourd’hui prétendre à un départ à la retraite à 60 ans. En effet, la réforme des retraites déployée par Nicolas Sarkozy en 2010 a fixé l’âge légal de la retraite à 62 ans pour tous les salariés nés après 1955.
Techniquement, seules les personnes nées avant le 1er juillet 1951 peuvent partir à la retraite à l’âge de 60 ans. Toutefois, certains salariés nés avant 1955 peuvent finir leur carrière à l’âge de 60 ans si certaines conditions spécifiques sont réunies, notamment s’ils ont débuté leur carrière à un âge précoce.
Adresses et sites utiles
Ci-dessous, vous trouverez différents sites qui sauront vous éclairer par rapport à la retraite :
A lire aussi :