22 Mai, 2017 - 15:51
Vous avez prévu d’acheter un véhicule très bientôt ? Parmi les financements existants, avez-vous pensé au crédit ballon ? Nous vous le présentons.
Le crédit ballon peut devenir une alternative intéressante si vous recherchez un moyen de financer l’achat d’une auto et si la plupart des prêts classiques ne vous conviennent pas totalement. Nous allons tâcher de vous expliquer son fonctionnement, mais également vous parler de ses avantages et ses inconvénients. Explications.
Qu’est-ce qu’un crédit ballon ?
Il s’agit d’un financement dont le fonctionnement est « in fine », ce terme signifie « au dernier moment ». C’est-à-dire que seuls les intérêts sont payés à périodes régulières pendant la durée du contrat (en principe tous les mois) et que le capital sera remboursé entièrement à la fin, à savoir en une seule fois.
La valeur de ce capital est définie lors de l’élaboration du contrat et cela permet, entre autres, d’acquérir le véhicule définitivement à son échéance. C’est d’ailleurs cette somme versée d’un seul coup que l’on appelle « ballon ».
Comment ça fonctionne ?
Le crédit ballon a de nombreux points communs avec la location longue durée : un véhicule est mis à disposition de l’emprunteur pendant une durée définie, mais il n’en est pas propriétaire. Toutefois, cette solution propose à terme une option d’achat sans obligation d’acheter le bien.
Ce type de prêt peu connu est le plus souvent proposé par les concessionnaires lors de l’achat d’un véhicule, mais aussi par les banques.
Voici son mode de fonctionnement au départ :
- Le concessionnaire et l’acheteur s’entendent sur le montant du prêt et le taux d’intérêt appliqué, l’acheteur devra généralement ajouter un apport personnel. Il s’agit selon les cas d’une part comprise la plupart des cas entre 10% et 20% du prix du véhicule. Cet apport, une fois payé est définitivement « perdu ». Cela signifie qu’il ne pourra plus être remboursé ;
- Pendant toute la durée du prêt, le plus souvent comprise entre 12 et 48 mois, l’acheteur remboursera uniquement les intérêts, ce qui lui permet d’avoir des mensualités réduites ;
- Une convention de rachat est signée par les 2 parties. Ici, le concessionnaire s’engage à récupérer le véhicule à une échéance fixée si l’acheteur n’en veut plus.
À l’échéance du prêt, il aura ensuite trois possibilités :
- Garder le véhicule, il devra dans ce cas verser au concessionnaire la valeur du « ballon » définie dans le contrat. L’acheteur pourra choisir de régler cette somme en empruntant de l’argent (crédit auto classique) s’il ne peut pas la verser en une seule fois ;
- Revendre le véhicule au concessionnaire. Ici, il solde son prêt. Le prix de vente aura été déterminé à l’avance dans le contrat. Il peut ensuite, s’il le souhaite, demander un autre crédit-ballon pour une autre auto ;
- L’acheteur peut également choisir de se charger de la revente du véhicule s’il pense en retirer un bénéfice. Il soldera ensuite son crédit grâce à l’argent obtenu par cette vente.
Les avantages du crédit ballon pour acheter un véhicule
Comme la location longue durée, le crédit ballon est surtout avantageux pour les personnes qui souhaitent changer régulièrement de véhicule. Elles ne sont pas obligées de s’occuper de la revente ;
Les mensualités sont réduites par rapport à un crédit auto classique puisque le crédit ballon ne porte que sur une partie de la valeur du véhicule. Cela permet de préserver ainsi sa trésorerie ;
La possibilité de conduire une voiture neuve, en bon état et récente avec tous les côtés positifs qui vont avec.
Les quelques limites du crédit ballon pour l’acheteur
- L’apport personnel, qui est obligatoire, est perdu quelle que soit l’option choisie à l’échéance ;
- Tout l’argent versé ne sera pas récupéré si l’on décide de ne pas acheter le véhicule, alors qu’en remboursant un crédit classique, on rembourse chaque mois une part de capital et une part d’intérêts ;
- Les intérêts payés sont souvent plus élevés que les crédits classiques ;
- Le coût total de l’opération est souvent plus élevé que pour un crédit auto traditionnel si l’on décide d’acheter le véhicule à l’échéance du prêt ;
Tous ces éléments négatifs font que souvent pour ne pas payer plus cher l’auto, l’acheteur renonce à l’achat final et décide de souscrire un nouveau crédit ballon afin d’avoir une nouvelle voiture avec un nouvel apport qui sera considéré « perdu ». Si le fonctionnement ne vous convient pas, il y a donc un risque de rester enfermer dans ce système ou de dépenser plus qu’un emprunt classique.
Sans oublier que les frais d’entretien sont à la charge de l’acheteur et que le concessionnaire ajoute dans de nombreux cas une clause avec un nombre de kilomètres à ne pas dépasser par an. Cela est une contrainte supplémentaire.
Un exemple
Voyons ce que coûterait plus ou moins un véhicule si un acheteur décide d’activer l’option d’achat.
Prenons ces différents paramètres :
- Un prix de 18 000 euros,
- Un crédit sur 36 mois,
- Un apport de 20%,
- Un taux d’intérêt de 4,79%,
- Une valeur résiduelle (estimation du prix de revente) de 50%.
En utilisant un des simulateurs disponibles sur internet, nous obtenons cela :
- Un apport personnel de 20% du tarif soit 3 600 euros,
- Il reste 14 400 euros,
- En prenant en compte la valeur résiduelle et le taux d’intérêt, les 35 mensualités s’élèveraient à environ 243 euros,
- Le 36ème mois, il restera à régler un dernier paiement de 7 443 euros,
- En additionnant l’apport, le total des mensualités (8 505 euros) et le dernier paiement, nous obtenons le calcul suivant : (3 600+8 505+7 443) = 19 548 euros.
Avec un crédit classique dont le taux d’intérêt est de 2,49% les mensualités seraient d’environ 520 euros, soit un prix final sur 36 mois de 18 720 euros. Nous observons bien une différence de prix.
A lire aussi :
- Comment obtenir une aide pour acheter une voiture ?
- La LOA sans apport, c’est possible ?
- Comment acheter une voiture en leasing ?
Samantha Soreil Rédactrice et traductrice freelance, Samantha Soreil a suivi un cursus universitaire en langues étrangères appliquées avant de s'orienter vers la finance. Après avoir validé son master en finance et un an d'expérience en banque, elle décide de créer sa propre entreprise à Lyon et travaille en tant que rédactrice et traductrice indépendante spécialisée en économie et finance.