En novembre 2018, Emmanuel Macron l’avait dit, il souhaite que le prix du permis de conduire baisse afin de faciliter la mobilité des personnes, qui est souvent un frein à l’emploi. C’est le 2 février dernier qu’un rapport a été remis au Premier ministre français avec un certain nombre de mesures qui pourraient conduire à une réforme du permis de conduire dans les mois à venir. Voici en quoi consiste cette réforme.
Pourquoi réformer le permis de conduire ?
Voilà la question simple que l’on peut être amené à se poser dans cette histoire : mais pourquoi réformer le permis de conduire ? Pour le gouvernement, l’objectif est clair et précis : il faut que le passage de l’examen délivrant le permis soit plus rapide et également que son coût global soit moins cher.
En effet, pour un grand nombre de personnes en France, il n’est pas simple d’envisager le passage du permis de conduire car son coût reste élevé, en moyenne 1 800 euros. En effet, le prix moyen de 1 200 euros affiché par un grand nombre d’auto-écoles comprend un forfait conduite de 20h, hors on sait qu’il faut davantage d’heures pour les candidats afin d’être prêts à passer l’examen. Sans compter que les candidats peuvent échouer (parfois à plusieurs reprises) le jour de l’examen, ce qui implique de reprendre des heures de conduite en vue d’un nouvel examen et donc d’alourdir la facture.
La baisse du coût du permis de conduire serait donc l’occasion de rendre le petit papier rose accessible à un plus grand nombre de personnes et ainsi leur permettre d’être davantage mobiles. Cela est très important, notamment dans les milieux ruraux, où les gens ont très souvent besoin d’une voiture pour pouvoir se rendre sur leur lieu de travail. Il est donc très clair que dans ces territoires, ne pas avoir son permis est un frein important à l’emploi.
En quoi consiste la réforme du permis de conduire à l’étude ?
Nous allons voir quelles sont les principales mesures qui concernent la réforme du permis de conduire.
1. Le passage du permis dès 17 ans ?
C’est la mesure phare de cette éventuelle réforme. Certains candidats pourraient se présenter à l’examen dès l’âge de 17 ans. Cela concernerait cependant uniquement les personnes qui suivent la conduite accompagnée et ils pourraient être contraints de ne rouler que de jour, soir et week-ends seront donc exclus.
2. Dédier du temps à l’éducation routière à l’école
Certains moniteurs d’auto-écoles labellisés pourraient intervenir dans les écoles pour sensibiliser les élèves à la conduite et aux principales règles. De nombreux points restent flous concernant cette mesure ? Notamment la question qui fâche : qui finance ?
3. Le passage du code au Service national universel
Si le Service national universel voit le jour, des jeunes de 16 ans pourraient y passer dans un premier temps le code et dans un second temps, les volontaires pourraient bénéficier d’une aide financière pour une formation en auto-école. L’idée globale serait que certains candidats puissent passer la totalité du permis de conduire lors du SNU et que celui-ci revienne moins cher pour les jeunes.
4. Un contrat type pour les auto-écoles
Cela consiste en la rédaction d’un contrat-type de formation, valable pour les auto-écoles classiques ainsi que pour les plateformes en ligne. Il comprendrait les formations jugées nécessaires comme les cours en ligne, les cours de code et les simulateurs. Ce contrat serait établi avec la direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.
5. Encourager les auto-écoles à utiliser des simulateurs de conduite
L’utilisation de ces simulateurs permettraient aux candidats de mieux appréhender les situations à risques comme la conduite sous la pluie ou sous la neige. Le coût serait 2 fois moins important que pour une heure de conduite classique. Le gouvernement prévoit d’encourager fiscalement les auto-écoles qui s’équiperaient de ces simulateurs. Là-aussi, l’objectif est que le coût final du permis soit revu à la baisse.
6. La mise en place d’un livret d’apprentissage électronique
Afin de renforcer les contrôles sur les plateformes en ligne qui sont parfois accusées de faire appel à des formateurs non-déclarés, le rapport prévoit la mise en place d’un livret d’apprentissage électronique destiné au suivi des élèves. Après chaque heure de conduite, le formateur remplirait ce livret en y indiquant son nom.
7. L’agrément national pour les écoles de conduite
Si aujourd’hui, les auto-écoles ont besoin d’une autorisation préfectorale pour exercer en indiquant l’adresse d’un local, l’agrément national supprimerait le besoin d’avoir une adresse et permettrait aux plateformes en ligne de se développer.
Pourquoi les auto-écoles sont mécontentes ?
Pour le moment, les auto-écoles ne sont pas favorables à cette réforme su permis de conduire et ont d’ailleurs dernièrement manifesté leur mécontentement dans la rue. La raison ? Elles considèrent que toutes ces mesures sont une menace pour la qualité de leur travail alors qu’elles vont au contraire être favorables au développement des plateformes en ligne. Elles craignent donc une « ubérisation » de la formation à la conduite au détriment du travail de terrain et bien concret qu’elles proposent. L’affaire reste donc à suivre.
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