Chaque mois sont prélevées sur les fiches de salaires des salariés français des cotisations qui sont récoltées par les caisses de retraite complémentaires obligatoires. Mais où vont ces cotisations ? A quoi servent-elles ? Comment peut-on gérer sa propre retraite complémentaire ? Ce système va être révisé au cours de l’année 2018 afin d’être simplifié en 2019.
Retraite complémentaire en France : comment cotiser ?
Tout salarié du secteur privé en France cotise mensuellement auprès des caisses de retraite complémentaires obligatoires. Les cotisations sont prélevées à la source, c’est-à-dire directement sur les salaires. Chacun peut consulter le montant des cotisations en se reportant à sa fiche de salaire.
En France, tous les salariés cotisent d’office auprès de la caisse de retraite complémentaire Arrco (Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés). Ceux qui ont le statut cadre cotisent en plus auprès d’une autre caisse de retraite : l’Agirc (Association générale des institutions de retraite des cadres).
Comment est déterminé le niveau de cotisation des salariés ?
Voici quelques éléments qui vous permettront de mieux comprendre le calcul de la retraite complémentaire.
En fonction du salaire touché, un employé cumule un certain nombre de points. Dès son premier salaire, il a donc droit à une retraite complémentaire. Tous les mois, un montant représentant un pourcentage du salaire est prélevé par l’employeur pour être reversé à la caisse de retraite complémentaire Arrco.
Du côté de l’Agirc, les salariés cadres, eux, se voient prélever jusqu’à 16,20 % de leur salaire mensuel.
Comment sont calculés les droits à la retraite ?
Qu’il s’agisse de l’Agirc ou de l’Arrco, les cotisations versées ouvrent des droits à des versements de retraite complémentaire grâce à l’obtention de points.
Pour calculer ses points de retraite, il faut prendre en compte trois éléments :
- l’assiette des cotisations
- le taux d’acquisition des points
- le prix d’un point
L’opération à effectuer est la suivante : Nombre de points = assiette des cotisations x taux d’acquisition des points / prix d’un point
Pour en savoir plus : Comment calculer sa retraite complémentaire ?
Quel est le montant de la retraite complémentaire ?
Une fois le total de points obtenu, il ne reste plus qu’à multiplier par la valeur du point en cours auprès des caisses de retraite complémentaires obligatoires. Ces calculs vous permettent d’établir vous-même le montant de votre retraite complémentaire, mais sachez que vous pouvez obtenir votre relevé de carrière en ligne avec les prévisions exactes du montant de votre retraite complémentaire sur le site Agirc et Arrco.
Et comment fonctionne le régime de retraite complémentaire des fonctionnaires ?
Les agents du service public ont eux aussi la possibilité de cotiser pour prétendre à une retraite complémentaire. La retraite complémentaire des fonctionnaires, également appelée RAFP, existe depuis 2005 et repose elle aussi sur un système d’accumulation de points tout au long de leur carrière professionnelle.
Les changements à venir en 2019
Une réforme est prévue pour 2019, une révision en profondeur du système des retraites complémentaires est envisagée. Une modification qui affecterait en particulier les cadres qui risqueraient alors de cotiser plus et de voir leur retraite complémentaire réduire… Voici quels sont les grands principes de cette réforme et quels sont les dangers potentiels pour les salariés.
Une volonté de simplification du système
C’est l’argument majeur pour mettre en place cette réforme : la fusion des deux régimes actuels de retraite complémentaire en un système unique appelé l’Agirc-Arrco est censée simplifier les démarches et les calculs. Les points cumulés par les cadres et par les non-cadres seront convertis pour donner une somme de points dans le système de valeur du nouveau régime.
Les changements majeurs du nouveau système Agirc-Arrco
Un bonus / malus sera appliqué à partir de 2019 pour les personnes qui partent en retraite : les personnes qui n’ont pas encore une retraite à taux plein auront la possibilité de retarder d’un an leur départ en retraite pour échapper au malus.
Les règles concernant les reversions (versement d’un partie de la pension de retraite du conjoint décédé) seront modifiées. Lorsque la retraite complémentaire dépend de l’Agirc, l’âge minimum pour percevoir cette réversion sans qu’elle ne soit minorée est ramené à 55 ans au lieu de 60.
Les majorations de pensions pour les parents de trois enfants ou plus seront augmentées : plafonnées à mille euros mensuels, le plafond devrait être doublé.
Une réforme controversée
La conséquence négative de cette réforme est une hausse attendue des cotisations, qui touchera plus particulièrement les cadres. Et cette augmentation ne donnera évidemment pas droit à davantage de points… Un calcul qui va donc pénaliser tous salariés.
Faire une retraite complémentaire en comptant sur ses propres ressources
L’avenir ne s’annonce pas simple pour les futurs retraités. Certains font le choix de ne plus compter sur le système de retraite et de prendre les devants pour se constituer un petit pécule en prévision de leur départ en retraite.
Acheter sa résidence principale
Pour se constituer une retraite complémentaire, rien de tel que les valeurs refuges. L’immobilier restera toujours la plus efficace d’entre elles. En achetant un bien immobilier, vous économiserez inévitablement sur le montant de votre loyer. Par la suite, vous pourrez disposer de votre logement comme vous l’entendez. Vous pourrez soit le revendre avec plus-values, soit le conserver et le mettre en location.
Les placements financiers
Les placements financiers ou toutes les formes d’investissement immobilier locatif peuvent vous aider à vous faire une retraite complémentaire. Pour vous constituer une épargne en 2018, l’une des meilleures façons de procéder est de faire des placements avec rente viagère à la clé.
En gros, en échange du capital que vous placez en amont, vous percevez une rente chaque mois ou chaque trimestre jusqu’à la fin de vos jours. Le montant de la rente varie en fonction de l’espérance de vie du bénéficiaire et du capital accumulé. Les rentes viagères sont conseillées car elles sont immunisées contre les fluctuations du marché.
Les contrats loi Madelin des assurances
Les placements évoqués ci-dessus sont accessibles à tout un chacun, et ce que l’on soit salarié ou travailleur indépendant. Les contrats d’assurance Loi Madelin, eux, sont réservés uniquement aux travailleurs indépendants non agricoles. Ce peut être des commerçants, des artisans, des professions libérales, des gérants de sociétés etc… Comme d’autres placements, et en contrepartie de versements réguliers, ces contrats garantissent le versement d’une rente viagère à terme mais aussi le versement de “prestations de prévoyance complémentaire”.
A noter que les cotisations peuvent être déduites fiscalement. Ne pas hésiter à prendre rendez-vous auprès d’un professionnel pour obtenir des propositions détaillées et individualisées.
Racheter des trimestres de cotisations
Si vous êtes salarié et que vous n’avez pas assez cotisé, vous avez la possibilité de racheter des trimestres de cotisations (dans la limite de 12 trimestres). Si la possibilité de pouvoir racheter des trimestres de cotisations n’est pas garantie par les différentes caisses de retraite, de telles dépenses sont déductibles de vos revenus imposables !
Il est préférable de racheter des trimestres de cotisations lorsqu’on est proche de l’âge de la retraite car c’est à ce moment-là que l’ensemble des paramètres est connu.
Continuer à travailler partiellement
La presse s’en fait régulièrement l’écho : certains retraités n’ont pas d’autres choix que de se réinsérer dans la vie active, du moins partiellement. Un retour dans le monde du travail qui a pour but de pouvoir boucler convenablement ses fins de mois.
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