Quand il s’agit du revenu minimum, force est de constater que tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne. Pour gagner un “bon” SMIC en Europe, il est préférable de travailler dans un pays riche comme le Luxembourg, la France, la Belgique… Voici un petit aperçu de ce que les salariés perçoivent en Europe.
Qu’est-ce que le SMIC ?
Le salaire minimum interprofessionnel de croissance, appelé plus couramment le SMIC, a vu le jour en 1970. Il a pour objectif de garantir un revenu proche du salaire moyen. Pour ce faire, il est indexé sur les prix et l’augmentation de ce salaire moyen. Au 1er Janvier de chaque année, il bénéficie d’augmentations. Voici quelques exemples avec le montant du SMIC net :
- Le 1er janvier 2013 : 1 120,43 euros
- Le 1er janvier 2015 : 1 135,99 euros
- Le 1er janvier 2017 : 1 151,50 euros
- Le 1er octobre 2018 : 1 187,83 €
Le SMIC est révisé chaque année au 1er janvier. Des réévaluations exceptionnelles peuvent avoir lieu si l’indice des prix à la consommation augmente de plus de 2 % afin de préserver le pouvoir d’achat des travailleurs les plus modestes.
Notez qu’il existe des SMIC différents pour les jeunes travailleurs : un employé âgé de moins de 17 ans percevra 80 % du SMIC, et 90 % s’il est âgé de 17 à 18 ans : il faut atteindre la majorité pour percevoir 100 % du SMIC lorsque l’on travaille.
Quel est le montant du SMIC en Europe 2018 ?
Évolution du SMIC en France en 2018
Le SMIC a été réévalué au cours de l’année 2018 : il est passé en octobre de 1 173,60 € net à 1 187,83 €.
Sur une base horaire de 151,67 heures par mois ou 35 heures hebdomadaires, le SMIC 2018 en France est de 1 498,47 euros bruts mensuel.
L’équivalent du SMIC en Europe en 2018
Tous les pays d’Europe ne disposent pas d’un salaire minimum. En effet, cela ne concerne que 21 pays sur les 28 de l’Union européenne. Les 5 pays exclus du dispositif sont l’Autriche, Chypre, le Danemark, la Finlande, l’Italie et la Suède. À noter que l’Allemagne ne l’a instauré que depuis le 1er Janvier 2015.
Ce qui saute aux yeux, ce sont les différences de SMIC entre les pays d’Europe du Nord-Ouest et ceux situés à l’Est. En voici quelques exemples chiffrés reprenant le montant du SMIC mensuel brut dans différents pays européens en 2018 :
- Allemagne : 1 498 euros
- Luxembourg : 1 998,59 euros
- Belgique : 1 562,59 euros
- Irlande : 1 613,95 euros
- Croatie : 465,72 euros
- Roumanie : 407,45 euros
- Pologne : 480,20 euros
- Portugal : 676,67 euros
- Espagne : 858,55 euros
- France : 1 498,47 euros
Ce ne sont que quelques exemples mais ils permettent déjà de constater les écarts conséquents suivant les pays.
Le SMIC en Europe le plus élevé est celui du Luxembourg (1 999 €) et le plus faible est celui qui est proposé aux travailleurs bulgares (261 €).
Le pouvoir d’achat et les écarts de SMIC en Europe
Bien sûr, le SMIC s’adapte au niveau de vie, on ne peut donc pas conclure qu’une personne vivant au Luxembourg vive beaucoup mieux avec un SMIC luxembourgeois qu’un polonais vivant en Pologne.
Les niveaux de vie ne sont pas identiques d’un pays à l’autre. C’est pourquoi en supprimant les écarts de prix, l’écart entre les pays européens diminue. Le SMIC est donc exprimé en parité de pouvoir d’achat (PPA).
Si l’on reprend les exemples précédents et que l’on raisonne en PPA, le salaire minimum bulgare passe à 546 € et le SMIC luxembourgeois à 1 597 €. Dans ce cas, l’écart reste vraiment conséquent, même en prenant en compte le coût de la vie. Pour choisir où travailler, il faudrait donc raisonner en termes de PPA et non en comparant les montants des salaires bruts et nets !
Les écarts au niveau du SMIC en Europe, quelles implications pour l’emploi ?
Les frontières entre tous les États membres de l’Union Européenne étant très souples, les entreprises effectuent des arbitrages. Elles ont tout intérêt à produire dans les pays où la main d’œuvre est la moins chère et à ensuite commercialiser les produits fabriqués grâce à une main d’œuvre bon marché dans les pays où le coût de la vie est beaucoup plus élevé. Ce qui crée des problèmes d’emploi dans les pays aux salaires les plus hauts à cause des délocalisations massives.
Quant aux travailleurs, ils sont beaucoup moins mobiles. La barrière de la langue et la difficulté à s’intégrer dans un autre pays freinent beaucoup l’immigration vers les pays où les salaires sont les plus élevés. De plus, ce sont ces zones qui souffrent le plus du chômage, donc même si la promesse d’un emploi bien payé peut attirer quelques travailleurs (le plus souvent qualifiés sur un domaine spécifique) beaucoup savent qu’ils se heurteront à un marché de l’emploi impitoyable.
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