Le harcèlement moral au travail ne quitte plus l’actualité depuis ces dernières années. L’actualité judiciaire du fait des litiges qu’il entraîne, mais également des campagnes d’information et de prévention, pour mieux le détecter et le combattre à temps. Brève présentation de ce sujet complexe.
Comment reconnaître une situation de harcèlement moral au travail ?
Le harcèlement moral concerne tous les employés, qu’ils soient en CDI, CDD, en alternance, etc. cela peut se produire dans toute forme d’entreprise, indépendamment de la taille, du nombre d’employés. La loi protégera donc tous les employés qui en sont victimes.
Le harcèlement moral au travail peut prendre différentes formes. Il peut s’agir de propos insultants, de démarches d’intimidation, … de toute manœuvre répétée qui conduit à dégrader les conditions de travail en portant atteinte :
- à la dignité et/ou aux droits du salarié qui en est victime
- à sa santé physique ou psychologique
- à l’évolution de sa carrière professionnelle.
Attention ! En cas de harcèlement moral, il revient au salarié d’apporter la preuve matérielle des faits.
Les conséquences du harcèlement moral au travail
Le harcèlement moral au travail a les conséquences suivantes :
- une atteinte à la dignité de l’individu (humiliation, manque de respect, etc.)
- l’avenir professionnel du salarié est compromis.
- dépression, dégradation de la santé du travailleur.
La nécessité d’apporter des preuves
Les victimes de harcèlement moral doivent apporter des preuves. Ils doivent donc prouver la nature des agissements et leurs conséquences sur eux, sur leur santé, leur avenir professionnel.
Les preuves peuvent être : des e-mails, des SMS. Il s’agit donc de tout élément prouvant que les faits sont concrets.
Ce sont les experts qui diront si les agissement peuvent constituer du harcèlement moral ou pas.
Comment lutter contre la situation de harcèlement moral au travail ?
Il faut savoir que le harcèlement moral au travail constitue un délit. Ces faits doivent impérativement être dénoncés par le salarié, qui ne pourra pas être pénalisé pour avoir engagé cette démarche.
Attention ! En cas de déclaration mensongère dans le simple objectif de nuire, le salarié s’expose en revanche à des sanctions.
Dénoncer un harcèlement moral au travail n’est pas une démarche anodine. Tout n’est pas assimilable à du harcèlement. Dans un premier temps, il est donc impératif d’objectiver la situation, si besoin en en parlant à des proches, à un médecin traitant, etc. Si le harcèlement moral au travail en ressort confirmé grâce à une approche factuelle, il faudra agir.
Sollicitations internes
Au sein de l’entreprise, les représentants du personnel, notamment le Comité d’Hygiène Sécurité et Conditions de travail, seront ici les personnes à avertir. Ils pourront ainsi alerter l’employeur sur la situation.
Il est également possible de s’adresser directement aux personnes en charge des ressources humaines.
Sollicitations externes
Plusieurs solutions sont envisageables :
- La première est peu connue : faire appel à un médiateur qui tentera de faire aboutir à une conciliation. C’est ici une voie amiable de résolution des litiges.
- La seconde est de faire appel à l’inspecteur du travail. L’inspecteur du travail a pour rôle de veiller au respect des dispositions du Code du travail par l’employeur. Les questions de harcèlement moral au travail entrent par conséquent dans son champ de compétences.
A savoir : en prenant contact avec l’inspection du travail à laquelle vous êtes rattaché, vous pouvez demander à ce que soit constaté le délit.
De nombreuses associations peuvent aider les victimes de harcèlement moral : pour en savoir plus, consultez l’annuaire proposé par l’Institut de victimologie.
Typologie des sanctions
Les sanctions peuvent être d’ordre civil, pénal mais également être prononcées par l’employeur en vertu de son pouvoir de direction.
Sanction disciplinaire
Tout salarié ayant commis des agissements de harcèlement moral est passible de sanctions disciplinaires.
Sanction civile
L’auteur de harcèlement moral peut devoir verser à sa victime des dommages-intérêts à titre d’indemnisation du préjudice engendré.
Sanction pénale
Le harcèlement moral est un délit puni de 2 ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende à titre de condamnation.
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