C’est à l’été 2019 qu’est prévue la réforme de fond du système de retraites. Cette refonte est attendue depuis de nombreuses années. Dans ce contexte relativement incertain quant à l’avenir des pensions de retraite, on évoque régulièrement la retraite par « capitalisation ». L’idée est de capitaliser (dans la pierre, le monétaire) ou d’épargner (en monnaie sonnante et trébuchante sur des comptes bloqués ou non) afin de s’assurer un certain capital qui sera mobilisé lors de l’arrêt de l’activité professionnelle. La notion de « pension de vieillesse » répond à une autre logique puisqu’elle est versée à tous par le système de protection sociale. Pour en saisir les enjeux, il faut avant tout bien comprendre à quoi renvoie la notion.
Pension de vieillesse : qu’est-ce que c’est ?
Le système de protection sociale français, financé via le régime général de sécurité sociale (et la MSA pour les salariés du régime agricole), fonctionne sur un mécanisme contributif : chaque actif verse des cotisations qui sont mutualisées puis redistribuées selon différents postes de dépenses, notamment au titre de l’assurance vieillesse.
Les salariés, sous réserve de remplir les conditions qui y ouvrent l’accès (durée de cotisation, âge, etc.) peuvent ainsi bénéficier d’une pension de vieillesse (pension de retraite) lorsqu’ils cessent leur activité professionnelle.
A savoir : cette pension de vieillesse versée par le régime général est complétée par un système de retraite dite « complémentaire » géré par l’AGIRC – ARRCO.
Quel est le montant de la pension de vieillesse ?
A la différence de l’assurance maladie par exemple, ou chaque assuré bénéficie des mêmes bases de remboursement, il existe autant de montants de pensions de vieillesse que de carrières professionnelles !
En effet, le montant de la pension de vieillesse est calculé en fonction de la durée de cotisation du salarié, du taux auquel il a cotisé (un salarié de catégorie socio-professionnelle « employé » ne cotise pas au même taux qu’un cadre) et d’un salaire annuel moyen. Le montant de cette pension est donc proportionnel aux cotisations payées durant la vie active.
Ce salaire de référence correspond au salaire des 25 meilleures années d’activité professionnelle.
A savoir : ces montants sont revalorisés annuellement afin de tenir compte de l’inflation. La Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse (CNAV) publie chaque année les coefficients de revalorisation : legislation.cnav
Quelle pension de vieillesse pour les salariés qui n’auraient pas assez cotisé ?
Les salariés qui auraient peu cotisé, soit en termes de durée soit du fait de la faiblesse des rémunérations sur lesquelles ont été appliqués les taux de cotisations, bénéficieront d’un soutien financier versé par ce même mécanisme de solidarité nationale.
Deux dispositifs sont mobilisables pour assurer un revenu minimum aux retraités n’atteignant pas le seuil minimal fixé par voie règlementaire :
le minimum contributif
Il s’agit d’une revalorisation des pensions de vieillesse des personnes n’ayant cotisé que dans de moindres proportions mais remplissant les conditions d’ouverture d’une retraite à taux plein. Cette revalorisation interviendra dans la limite de 1 160,04 euros (intégrant les pensions de retraite de base et complémentaire).
Pour les fonctionnaires, ce minimum contributif est appelé « minimum garanti ». Pour une carrière complète, il ne pourra être inférieur à 1 167,32€.
A savoir : le minimum contributif est attribué indépendamment du niveau de revenus que le retraité perçoit en plus de ses pensions de vieillesse (revenus locatifs, revenus de placement, …).
l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA)
Cette aide financière, appelée également « minimum vieillesse », est accordée à toute personne âgée de plus de 65 ans et dont les revenus sont en deçà des planchers définis par l’Etat.
La particularité de l’ASPA est qu’elle est récupérable par l’Etat sur l’héritage de l’allocataire, dès lors que le montant de l’actif net du défunt est supérieur 39 000 €.
Pour en savoir plus : ASPA : montant, bénéficiaires et démarches
Pension de réversion : le transfert de la pension de vieillesse au conjoint survivant
Sous certaines conditions, le conjoint survivant peut bénéficier de la pension de retraite que percevait, ou allait percevoir, le défunt. Ce mécanisme de réorientation de la pension de vieillesse vers un autre bénéficiaire que le cotisant est appelé « pension de réversion ».
Dans le cadre de la réforme des retraites attendue pour l’été prochain, des évolutions sont également attendues sur ce dispositif de pension de réversion.
Préparer son départ en retraite pour anticiper l’impact sur le budget domestique
D’un point de vue financier, un départ à la retraite ne s’improvise pas.
La CNAV adresse régulièrement des relevés de situation aux salariés afin qu’ils puissent apprécier l’état de leurs droits et simuler le montant de leur pension de vieillesse.
Le conseil : un rendez-vous avec les conseillers de la Caisse d’assurance retraite (CARSAT) permet d’aborder le sujet de façon concrète et précise. Ce pourra être l’occasion d’étudier les conséquences financières d’un passage progressif à la retraite (activité à temps partiel, etc.) ou de réfléchir à un projet de cumul emploi-retraite.
Pour en savoir plus, consultez le site de l’assurance retraite.
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