En France, 8,3 millions de personnes accompagnent et assistent au quotidien un proche en situation de perte d’autonomie que celui-ci soit handicapée, malade ou âgée. Une mission qui va de pair avec un véritable statut, reconnu en tant que tel. Différents leviers financiers visent à soutenir l’aidant familial, ils sont souvent méconnus. Le point sur les différentes aides accessibles.
Aidant familial : qu’est-ce que c’est ?
La définition de l’aidant familial est posée par le Code de l’action sociale et de la famille. Au sens juridique, “Est considéré comme un aidant familial, le conjoint, le concubin, la personne avec laquelle le bénéficiaire a conclu un pacte civil de solidarité, l’ascendant, le descendant ou le collatéral jusqu’au quatrième degré du bénéficiaire, ou l’ascendant, le descendant ou le collatéral jusqu’au quatrième degré de l’autre membre du couple qui apporte l’aide humaine et qui n’est pas salarié pour cette aide“.
Le rôle de l’aidant familial est d’apporter à la personne en perte d’autonomie une aide matérielle et/ou psychologique, afin de lui faciliter la vie au quotidien. L’importance du soutien apporté variera en fonction de la situation de la personne aidée. La mission pourra ainsi aller de l’aide à la préparation de repas, à l’accompagnement du bénéficiaire à ses différents rendez-vous médicaux, etc.
L’articulation de son rôle en tant qu’aidant familial avec les obligations professionnelles peut se révéler délicate. Le législateur a donc apporté quelques aménagements afin de faciliter ces activités.
Les outils à disposition pour faciliter la mission de l’aidant
Possibilité de demander un congé spécifique ( le « congé du proche aidant »)
Mis en place en novembre 2016, le congé du proche aidant est un dispositif qui peut être sollicité par la personne qui assure un rôle d’aidant familial, nécessitant une disponibilité difficilement conciliable avec le maintien de son activité professionnel.
Ce congé constitue une avancée sociale majeure : il permet à l’aidant de disposer d’un congé sans solde de 3 mois, renouvelable une fois, pour pouvoir se consacrer à l’accompagnement d’un proche.
Nul besoin d’avoir nécessairement un lien de parenté direct avec la personne malade, handicapée ou âgée : le dispositif est ouvert sans restriction relative au cadre familial.
A savoir : ce congé du proche aidant peut également être fractionné pour s’adapter au mieux aux impératifs liés à la situation.
Possibilité de bénéficier d’une retraite à taux plein dès 65 ans
Un aidant familial ayant mis entre parenthèses sa carrière professionnelle pour venir en aide à une personne de sa famille, malade, handicapée ou âgée, peut bénéficier d’une retraite à taux plein à partir de l’âge de 65 ans au lieu de 67 ans.
Pour accéder à cette retraite à taux plein, l’aidant devra remplir les conditions suivantes :
- Être né après le 1er juillet 1951
- Avoir impérativement un lien de parenté établi avec le proche bénéficiant de l’accompagnement
Par ailleurs :
Possibilité de bénéficier d’un soutien psychologique
De nombreuses associations ont mis en place des dispositifs d’aide et de soutien aux aidants familiaux, dont la tâche peut se révéler fatigante et stressante au quotidien, notamment parce qu’en qualité de proche de la personne accompagnée, la dimension affective renforce l’implication et le partage de la souffrance.
Ce soutien extérieur est multiforme : partager son expérience avec d’autres aidants familiaux, bénéficier d’un soutien psychologique et moral, trouver des activités permettant de se changer les idées ou même bénéficier de formations, l’éventail des propositions permet de s’adapter à la diversité des attentes des aidants.
Pour en savoir plus, une liste de contacts est à retrouver sur le site Santemagazine
Quelle indemnisation ?
Un dédommagement pourra être accordé à l’aidant familial.
En qualité de salarié
Celui-ci pourra en effet obtenir un statut de salarié dès lors :
- Qu’il aide un proche âgé dépendant bénéficiaire de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) sans être en couple avec celui-ci
- Ou qu’il aide un proche en situation de handicap bénéficiant de la prestation de compensation du handicap (PCH) sans être en couple avec celui-ci, ni un de ses parents, enfants, une personne en retraite, une personne en activité professionnelle à temps complet.
Ces deux allocations financières pourront être mobilisée pour rémunérer l’aidant familial. Pour cela, la personne aidée devra se rapprocher de l’URSSAF car elle agira en qualité de particulier employeur.
Le salaire horaire de l’aidant est fixé à 13,61 € bruts. Ces revenus seront assimilés à des ressources imposables dans les conditions habituelles.
En qualité d’aide humaine
Lorsque les conditions ne sont pas réunies pour salarier l’aidant familial, la personne aidée pourra utiliser la PCH pour dédommager ce dernier. Le dédommagement variera entre 3,80 € et 5,70 € de l’heure selon que l’aidant familial a, ou non suspendu son activité professionnelle.
Pour en savoir plus : service public
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