Pour cotiser pour sa retraite, il faut travailler. Cependant, pour prendre en compte les bouleversements qui peuvent intervenir au cours d’une carrière professionnelle, des ajustements ont été mis en place et assouplisse cette condition d’activité. Ainsi, ce que peu de personnes savent, c’est qu’en période de chômage, il est possible de continuer à cotiser pour sa retraite. Quelles situations sont concernées ? On fait le point sur les règles spécifiques permettant d’articuler chômage et retraite.
Cotise-t-on pour sa retraite lorsque l’on est au chômage ?
Chômage et retraite ont un point commun : il s’agit de deux situations qui ouvrent droit à une indemnisation en lieu et place de la rémunération.
Cependant, ces deux revenus de remplacement sont bien différents dans leur finalité :
- Dans un cas, il s’agit d’un relais financier en cas de perte involontaire d’un emploi,
- Dans l’autre, la pension est versée suite à l’arrêt de la carrière professionnelle (arrêt total ou partiel en cas de cumul emploi retraite) sous réserve de respecter les conditions qui y ouvrent droit.
Pour bénéficier des droits à pension de retraite, il faut avoir cotisé pendant les durées déterminées par le législateur (ces durées varient entre 160 et 172 trimestres en fonction de l’année de naissance). Ces durées de cotisations renvoient à des périodes de travail effectif mais pas uniquement. Ainsi, sous certaines conditions, les périodes de chômage peuvent être prises en compte dans le calcul des trimestres entrant dans le calcul des droits à pension de retraite.
Avant 1980, le principe était simple : tous les trimestres étaient pris en compte, qu’il y ait eu versement des allocations chômage ou non. Depuis les calculs sont plus complexes, mais la possibilité reste ouverte.
Durée du chômage et calcul des droits à pension de retraite
La prise en compte des périodes de chômage dans le calcul des droits à pension de retraite se fait selon les modalités suivantes : pour 50 jours d’allocations chômage, le demandeur d’emploi cotise l’équivalent d’un trimestre travaillé pour sa retraite (4 trimestres par an maximum dans ce cas).
Ce mécanisme est identique pour le volet retraite complémentaire.
Les cotisations seront calculées sur le salaire versé lors de la dernière année de travail du demandeur d’emploi. Elles correspondent à 3% du salaire journalier de référence.
A savoir : les arrêts maladie, les interruptions consécutives à un accident de travail et même le service militaire permettent de cumuler des trimestres de cotisations retraite dits « assimilés ». 90 jours seront alors nécessaires pour valider un trimestre.
Quelles sont les allocations concernées ?
Les périodes de chômage indemnisé prise en compte sont celles durant lesquelles le demandeur d’emploi a perçu :
Qu’en est-il des demandeurs d’emploi non indemnisés ?
Certains demandeurs d’emploi ont épuisé leurs droits à indemnisation. On parle d’arrivée en fins de droits aux allocations chômage.
Les périodes de chômage non indemnisées sont prises en compte de façon spécifique : la retranscription en trimestres cotisés est, en effet, plus restrictive … et plus complexe.
1ère période de chômage non indemnisé
Lors de la première période de chômage non indemnisé de la carrière, il est possible de valider des trimestres à condition que cette période de chômage non indemnisée ne suive pas directement une période de chômage indemnisée.
En ce cas, la prise en compte sera identique aux périodes de chômage indemnisées soit un trimestre pour 50 jours de chômage non indemnisé.
Chaque période de chômage sera prise en compte dans la limite d’un an.
Ce plafond est relevé à 5 ans pour les chômeurs :
- âgés d’au moins 55 ans,
- ayant cotisé pendant au moins vingt ans,
- ne relevant pas à nouveau d’un régime de base obligatoire.
Phases ultérieures de chômage non indemnisé
Si les périodes de chômage non indemnisé se renouvellent, il reste possible pour le demandeur d’emploi de cotiser pour sa retraite dès lors cette fois que cette période sans indemnité suive directement une période de chômage indemnisé. Le demandeur d’emploi en fin de droits pourra alors cumuler 4 trimestres supplémentaires.
Attention ! Les périodes de chômage non indemnisé ne permettent pas de cotiser pour la retraite complémentaire.
Les personnes qui ont plus de 55 ans et qui ont cotisé au moins 20 ans pour leur retraite peuvent voir cette limite relevée à 5 ans afin de ne pas pénaliser les chômeurs plus âgés qui peinent à retrouver un employeur à cause de leur âge.
Pour en savoir plus et estimez avec précision le montant de ses droits à la retraite, notamment lorsque la carrière a été entrecoupée de période de chômage, il est conseillé de se rapprocher de sa caisse de retraite.
A lire aussi :