Suite aux mouvements sociaux de l’automne, et afin d’apaiser le climat social tendu dans l’Hexagone mais également outre-mer, le Président de la République Emmanuel Macron a annoncé une série de mesures sur lesquelles il faut s’arrêter pour bien les comprendre. Redonner du pouvoir d’achat aux français, tel est le fil rouge des actions qui ont été prévues.
Concrètement, qu’est ce qui va changer pour les français au 1er janvier 2019 suite à l’annonce des mesures d’Emmanuel Macron ? Par ailleurs, certaines revendications des gilets jaunes, comme le rétablissement de l’ISF, n’ont pas été suivies d’effet. Qu’en est-il ?
Les mesures d’Emmanuel Macron en 4 points clés
Les mesures économiques annoncées par Emmanuel Macron tournent autour de 4 grands points :
Parallèlement à ces nouvelles dispositions, quelques évolutions clés en faveur du pouvoir d’achat avaient d’ores et déjà été annoncées pour 2019 (revalorisation de l’allocation adultes handicapés, suppression de la taxe d’habitation, etc.).
Augmentation du SMIC de 100 euros : comment cette hausse est-elle calculée ?
Le Président a annoncé une hausse de 100 euros mensuels pour les salariés rémunérés au SMIC. Il s’agit ici de la mesure phare, de l’action « coup de poing » en faveur du pouvoir d’achat, mais concrètement, à quoi correspond cette augmentation ? Chaque salarié payé au SMIC aura-t-il véritablement 100 euros de plus en poche à la fin du mois ?
Pour rappel, le SMIC bénéficie d’une revalorisation minimum, instituée par la loi, en fonction de la hausse des prix à la consommation (hors tabac) et du salaire de base ouvrier (SHBO), l’objectif étant que les salariés percevant de bas salaires ne perdent pas de pouvoir d’achat face à la hausse du coût de la vie.
Le Premier Ministre Edouard Philippe avait d’ores et déjà annoncé il y a quelques jours le taux de la revalorisation du SMIC applicable à compter du 1er janvier 2019, à savoir 1,8%. Cela correspond à un SMIC net de 1 210,00 euros mensuels, soit à une vingtaine d’euros de plus qu’en 2018 (1 184,93 euros nets actuellement).
Les 100 euros de plus annoncés par Emmanuel Macron renvoient :
- à la prise en compte de cette évolution légale du salaire minimum (autour de 20 euros)
- articulée avec l’allègement des charges sociales (autour de 20 euros également)
- complétée par une hausse du montant de la prime d’activité pouvant aller jusqu’à 60 euros (cette augmentation bénéficiera aux salariés qui perçoivent une rémunération inférieure ou égale à 1,2 smic, c’est-à-dire n‘excédant pas 1 379 euros nets par mois).
Par conséquent, la centaine d’euros de plus mensuels ne concernera pas tout le monde.
A savoir : toute augmentation du taux horaire du SMIC a un impact immédiat sur le coût du travail, et donc le coût pour l’employeur. C’est ensuite l’ensemble de l’économie qui est bouleversée lorsque ces hausses se répercutent sur les prix à la consommation.
Prime de fin d’année versée par les employeurs : de quoi s’agit-il en pratique ?
L’exonération d’impôts et de charges sociales pour les primes versées par les employeurs aux salariés est une mesure politique ponctuelle déjà utilisée par la passé comme levier de pouvoir d’achat pour les ménages français.
La mesure d’Emmanuel Macron s’applique aux primes n’excédant pas 1 000 euros. Au-delà de ce montant, les sommes versées seront assujetties normalement aux impôts et taxes correspondantes.
Par cette action, le Président encourage les employeurs qui en ont la possibilité à verser une sorte de bonus à leurs salariés.
Défiscalisation des heures supplémentaires : le retour !
Nicolas Sarkozy avait fait de cette défiscalisation des heures supplémentaires une mesure centrale de son quinquennat afin d’encourager le travail sans que la fiscalité viennent freiner ceux qui souhaitent augmenter leur temps de travail. Cet axe avait ensuite été supprimé par les politiques ultérieures.
Les heures supplémentaires réalisées à compter du 1er janvier 2019 ne seront plus assujetties ni à l’impôt sur le revenu, ni aux cotisations salariales.
Hausse de la CSG pour les personnes retraitées : un élargissement des exonérations
La hausse de la CSG pour les personnes retraitées entrée en vigueur depuis 2018 avait sensiblement impacté le pouvoir d’achat des ménages dont le revenu fiscal de référence excédait 1 200,33 euros mensuels.
Les mesures d’Emmanuel Macron prévoient une révision des modalités de cette hausse qui devraient se limiter aux retraités ayant un revenu fiscal de référence (c’est-à-dire incluant pensions de retraite mais également tous les autres revenus, comme les revenus locatifs etc.) qui reste en deçà de 2000 euros mensuels.
Rétablissement de l’ISF : une mesure oubliée ?
Le Président de la République a confirmé qu’il ne reviendrait pas sur la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune, transformée depuis le 1er janvier 2018 en impôt sur la fortune immobilière (IFI).
L’argument avancé à l’appui de cette conservation de cap est que l’impôt de solidarité sur la fortune dissuadait les personnes dont le montant du patrimoine était important (le seuil était fixé à 1,3 euros) à rester sur le territoire français, ce qui, indirectement, pénalisait l’économie.
Assujettissement des grandes entreprises à l’impôt : des évolutions prévues ?
Le Président de la République a prévu de rencontrer les dirigeants des grandes entreprises françaises afin d’étudier les modalités de leur assujettissement à la fiscalité française, tout comme les entreprises qui réalisent des profits sur le territoire français.
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