Négocier son découvert est parfois la solution pour gagner en souplesse dans sa gestion financière au quotidien. Cette option n’est pas pour autant l’issue pour tous les types de découverts. Le point sur les situations qui peuvent être concernées par la négociation d’un découvert bancaire, ainsi que sur les conseils pour bien démarcher son établissement financier.
Négocier un découvert bancaire : dans quelles situations ?
Le découvert bancaire constitue une souplesse budgétaire qu’une banque alloue à ses clients. Il s’agit en quelque sorte d’une avance, d’un crédit, accordé de façon temporaire jusqu’à ce que le client récupère des ressources.
Le découvert peut résulter d’un incident budgétaire isolé, mais également être plus fréquent, lorsque des décalages de trésorerie amènent à une mauvaise superposition régulière des dépenses et des ressources (exemple : un commerçant tarde à recevoir le règlement des marchandises vendues mais doit en même temps les payer auprès de ses fournisseurs).
C’est dans ce second cas qu’il pourra être intéressant de négocier le découvert bancaire avec l’établissement financier. L’objectif de cette négociation consistera à limiter les pénalités financières résultant du solde débiteur sur le compte bancaire (frais des commissions d’intervention, agios) en contractualisant sur des modalités financières plus souples.
Lé découvert bancaire pourra ainsi être négocié sur son montant, sa durée, ses conséquences financières.
Attention ! Lorsque le client est à découvert de façon permanente, sans que cela ne provienne d’un décalage temporaire de trésorerie, négocier avec la banque sera beaucoup plus compliqué car en ce cas, le client ne sera pas considéré comme ayant une situation financière fiable.
1ère étape avant de négocier : analyser ses besoins
Avant de solliciter un rendez-vous auprès de son conseiller financier, il convient d’analyser sa situation financière et ses besoins en termes de souplesse budgétaire.
1. Analyser la situation
Prendre le temps d’analyser sa situation est une des clés de la réussite de la négociation car cela témoignera du sérieux de la demande. Le conseiller sera plus à même de proposer des services bancaires adaptés à un client qui a déjà diagnostiqué les difficultés rencontrées dans la gestion courante de ses flux financiers.
Pour dresser un état des lieux objectif et réel de ses besoins, le client peut utiliser un tableau récapitulatif des entrées et sorties de fonds sur son compte au fur et à mesure du mois. Les exemples concrets pourront être tirés des relevés de compte des derniers mois.
Sur cette base, il sera plus aisé de voir les points sur lesquels agir : est- ce sur la durée du découvert autorisé qu’il faut négocier ? Sur son montant et la réévaluation de son plafonnement ?
2. Formaliser sa demande
Grâce à ces éléments, le client pourra préciser ses besoins :
- La durée de découvert autorisé nécessaire à une bonne gestion correspondrait plus à 8 jours qu’à 5 jours par exemple,
- Le montant de découvert autorisé serait plus adapté s’il était majoré de 500 euros, etc.
Rencontrer la banque pour négocier son découvert
En cas de difficultés financières, et cela est valable quel que soit le créancier (administration fiscale, banque, etc.), informer son interlocuteur dans les meilleurs délais facilitera la négociation. Gérer un problème financier en situation de crise sera en effet toujours plus délicat que d’essayer de le solutionner en amont.
Il est certes toujours plus facile de contacter son établissement financier pour optimiser ses placements et solliciter des produits de défiscalisation que pour négocier un découvert, mais il faut savoir que les conseillers financiers sont également là pour résoudre les difficultés de cette nature !
La base de la négociation de son découvert sera le contrat qui correspond au compte bancaire concerné. Ce contrat pose le cadre sur lequel il va falloir négocier, c’est-à-dire les modalités du découvert autorisé.
Le banquier, de son côté, va examiner les ressources du compte bancaire en s’assurant que celui-ci fasse l’objet de versements réguliers (salaires et autres), avant de regarder la tenue de compte. C’est à ce niveau que le client pourra apporter des éléments factuels facilitant la compréhension de la situation par le banquier et la recherche de solutions concertées.
A savoir : pour obtenir un découvert plus important associé à un taux débiteur intéressant, le client devra apporter des garanties. Il pourra s’agir par exemple d’une caution financière, d’une épargne disponible, etc.
Et si les problèmes de découvert persistent ?
Un découvert bancaire doit être remboursé quelles que soient les modalités qui ont été négociées. Il faut savoir que si le découvert est autorisé pour une période donnée, la banque ne peut pas, théoriquement, l’annuler avant l’échéance prévue au contrat.
A l’inverse, s’il n’y a pas de durée prévue au contrat, l’autorisation de découvert peut être annulée à tout moment. Généralement, le client est prévenu et un délai lui est donné avant annulation effective.
In fine, il en va de son intérêt puisque les agios imputables à un découvert non autorisé sont très élevés, tout comme les frais associés aux commissions d’intervention, et ce, même si ces derniers sont plafonnés (8 euros par opération dans la limite de 80 euros par mois).
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